Séminaire Techniques du cinéma, politiques par le cinéma ? Deuxième année

, par Coordonné par Roman Dominguez et Adolfo Vera


Dans cette deuxième partie du Séminaire « Techniques du cinéma, politiques par le cinéma ? » nous voudrions nous interroger plus spécifiquement sur les rapports entre la technique et le politique afin de développer d’une manière plus systématique l’hypothèse qui est à la base de ce projet accueilli par la MSH PARIS NORD : une pensée qui s’intéresse aux conflits, aux paradoxes et aux différends qui constituent notre « époque » doit nécessairement revenir au cinéma, même si l’on peut bien assimiler que le cinéma, en tant qu’appareil « analogique » (et l’on sait bien que toute une définition et une pratique de la mémoire et du temps s’y jouaient), a été concurrencé par d’autres appareils (numériques) plus puissants techniquement et, peut-être, plus performants politiquement. Cet intérêt ne porte pas uniquement sur des questions généalogiques ou archéologiques, même si cela justifiera encore pour longtemps les recherches autour du cinéma, cet art du XXème siècle. Nous voudrions souligner ce qui à notre avis serait une question encore plus pressante : jusqu’à quel point pourrait-on justifier une analyse de l’appareil cinématographique qui ne se réduirait pas aux exigences académiques d’étudier un phénomène historique qui a changé nos modalités de perception, mais qui serait — on l’entend partout — en train d’être dépassé ? Ne faudrait-il pas aussi questionner cette notion de « dépassement », souvent utilisée d’une façon trop naïve et trop hâtive ? La temporalité que le cinéma a imposée à la perception, celle du montage, est aussi celle de l’anachronisme (la non-coïncidence des temporalités particulières), de la révenance (Warburg) ou de la spectralité (Derrida). Peut-on affirmer dès lors si facilement qu’on a déjà dépassé cette temporalité- là ? Est-il possible de dépasser l’indépassable, c’est-à-dire l’anachronie, le fantasme ?
Si l’année dernière on a insisté sur le montage, le geste ou les phénomènes d’optique, c’était parce qu’il nous semblait important de déterminer les rapports entre, d’une part, ces manipulations et ces appropriations techniques du temps et de l’espace et, d’autre part, les effets politiques (qui concernent les redéfinitions de la communauté) que cela implique. Or, pour cette année nous voudrions orienter nos interrogations vers d’autres modulations techniques inhérentes au cinéma. Par exemple, comment peut-on penser les virtualités politiques du son au cinéma ? Comment le concept d’appropriation (en ce qu’il concerne la délimitation d’un territoire et l’imposition d’une nouvelle détermination d’un dedans et d’un dehors) peut-il nous permettre de penser le rapport champ/contre-champ ? D’ailleurs, la toute récente réactivation de l’intérêt autour des objets techniques qui constituent l’archéologie du cinéma (par exemple, l’exhibition autour de la lanterne magique à la Cinémathèque française, le livre de Raymond Bellour, Le corps du cinéma, (POL, 2009)), nous permettent aussi de considérer les effets politiques de ces objets techniques pré- cinématographiques, effets qui perdurent encore dans l’appareil cinéma. Soit le caractère « hypnotique » du film, question qui intéressait déjà Benjamin pour l’élaboration de son concept de « fantasmagorie ».
(Un programme détaillé de chaque séance sera mis en ligne). Vos propositions de participation seront les bienvenues
Les séances se tiendront à la MSH Paris Nord.
www.mshparisnord.org

Calendrier des séances (lundis de 15h à 18h)
6 décembre 2010, salle A
10 janvier 2011, salle B
31 janvier 2011, salle B

Pour des renseignements supplémentaires
roman.dominguez@club-internet.fr adolfovera27@gmail.com

Pour se rendre à la MSH Paris Nord
4 rue de la Croix Faron, Plaine Saint Denis, 93210 Saint-Denis Plan sur http://www.mshparisnord.org/acces.htm