Cinquième rencontre : Pouvoirs de la musique


Les vendredi 23 novembre au soir, samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012

Au gîte “le Closet” 25330 Fertans (17-19 grande rue).
Site du gîte (avec plan d’accès) : http://www.gite-lecloset.com

Argumentaire :

La musique aurait-elle des pouvoirs ? Elle peut nous emporter ou nous bercer, nous diviser ou nous unir, elle peut servir de multiples causes et nous influencer, donner de l’élan à nos volontés politiques ou prétendre les exprimer. Comment penser ces pouvoirs de la musique ? Tel sera un des enjeux de ces journées. Mais dire « la musique » c’est dire déjà trop puisqu’il n’y a que des musiques. Y aurait-il alors un pouvoir spécifique à chaque musique ? Bien plus, les conditions, les appareillages dans et par lesquels s’écoutent et circulent ces musiques ne participent-ils pas de leurs pouvoirs ou du pouvoir ?
Il est donc a priori difficile de savoir sur quel pied danser. Mais n’est-ce pas idéal pour désirer découvrir ensemble de quelle portée seront nos notes lors de ces journées ?

Programme :

Vendredi 23 novembre : accueil au gîte à partir de 19h30 avec repas en continu.

Samedi 24 novembre :
Chaque intervention sera suivie d’une discussion.

9h30 « Musique et influence » Ciprian Stancu

Si la musique a un pouvoir propre, il devrait s’exercer à travers le flux sonore ; manipuler celui-ci signifierait alors exercer un pouvoir, comme le fait par exemple la publicité quand elle met en scène une musique symphonique pour promouvoir une compagnie d’assurances.
Si ce flux sonore sans champ sémantique propre est capable de se greffer sur des structures sémantiques données, ce pouvoir n’en est-il pas encore plus grand ?

11h15 « Le pouvoir du concert public : fonctions sociale et symbolique d’une institution moderne » David Ledent

Nous partirons de l’apparition des concerts publics au XVIIIe siècle pour montrer en quoi leur pouvoir repose moins sur la musique elle-même que sur un certain appareillage. Il fallait des conditions sociales et culturelles particulières pour configurer cet appareillage dans lequel le plaisir esthétique devient communicable. Néanmoins, les concerts publics n’inventent pas le pouvoir de la musique mais une nouvelle forme de ce pouvoir. L’objectif de mon intervention sera d’interroger la fonction sociale et symbolique du concert public pour analyser la forme de son pouvoir en relation avec la formulation de la « modernité ».

12h45 Repas

14h30 Balade dans les environs

16h30 Vidéo « Variations VII » de John Cage
suivi d’un libre questionnement introduit pas Sylvestre Soulié.

18h « Ritournelles contemporaines : Glenn Gould, Steve Reich » Joachim Dupuis
« Pouvoirs de la musique ». Par son double génitif, l’expression évoque autant la puissance d’invocation de la musique que son instrumentalisation par un pouvoir (politique). Choisir de ne voir qu’un aspect, c’est risquer de ne pas comprendre les enjeux de la musique. C’est pourtant, ce qu’a fait toute une génération marquée différemment par la Shoah, parmi lesquels on peut citer Jankélévitch, Adorno, Boulez, qui ont chacun privilégié une des deux dimensions en refusant l’autre.
C’est pour éviter un tel divorce que l’on peut s’intéresser au concept de ritournelle, créé par Gilles Deleuze et Félix Guattari, dans les années 1970, qui permet d’articuler les deux faces de la musique. Après avoir posé les enjeux de ce concept, nous mettrons à l’épreuve celui-ci sur deux exemples remarquables : le travail musical de Glenn Gould, célèbre interprète de Bach, et la musique de Steve Reich, l’un des pères du minimalisme américain.

19h30 Repas

Bœuf en soirée pour ceux qui le voudront, n’oubliez pas vos instruments !

Dimanche 25 novembre

10h « Lutter en chansons. Caractères et fonctions du « musical » dans la politique contestataire » Cédric Cagnat

Il s’agira en premier lieu de cerner les attendus ontologiques de ce phénomène particulier que constitue l’usage à prétentions politiques d’objets musicaux au sens large, c’est-à-dire de la musique et des mots qu’elle accompagne. L’objet musical, dès lors qu’il s’assigne pour tâche, dans une perspective critique, de représenter des états de choses, d’exprimer des opinions concernant la cité, de formuler des injonctions, de véhiculer des « messages », etc., participe-t-il encore de la sphère esthétique, au même titre que la musique entendue en son sens strictement formel ? Ou bien faut-il y voir une pratique dont les caractères seraient spécifiques et irréductibles au seul champ de l’art ? Une telle élucidation ontologique pourra alors ouvrir la voie à un abord généalogique des pratiques musicales et chorales au sein des contextes évolutifs de la politique contestataire et autorisera l’examen de certains cas exemplaires de cette « lutte en chansons » telle qu’elle circule dans notre environnement dit « culturel ».

12h Repas

Tarifs : 110 euros avec hébergement et repas, apéros, petits-déjeuners compris.
80 euros pour les samedi, dimanche sans hébergement avec repas, apéros compris.

Renseignement(s) et inscription auprès de Philippe Roy :
voyonsoulaphilomene@gmail.com ou 06 51 38 43 45

Page de l’association sur le site de « Ici et ailleurs » :
http://ici-et-ailleurs.org/spip.php?rubrique31