Deux rencontres autour des effets de Courbet

, par Sylvie Parquet


L’association “Voyons où la philo mène...” en collaboration partielle avec le musée "Courbet" propose

deux week-end les 5,6,7avril et les 3,4,5 mai 2013 sur le thème :

Les effets de Courbet

Argumentaire :
Il s’agira lors de ces deux week-end de s’interroger sur les effets de Courbet dans l’art, la politique et sur les agencements territoriaux locaux. Que ces effets soient de son temps ou du nôtre, volontaires ou involontaires. Au lieu de se demander ce qui a rendu possible historiquement Courbet ou de mettre en valeur dans son oeuvre les traits qui font la différence ou encore de rechercher ses essentielles intentions, on partira de ses effets. Ce sera donc une attaque par les effets plutôt qu’une défense des causes.

Programme du premier week-end :

Le jeudi 4 avril : rencontre avec Alain Brossat à 19 h à la librairie « Les Sandales d’Empédocle » à Besançon. Il présentera le week-end et son dernier livre "Autochtone imaginaire, étranger imaginé. Retours sur la xénophobie ambiante" (Editions du Souffle).

Vendredi 5 avril : accueil des hébergés au gîte "Le closet" de Fertans (25) à partir de 19h30 avec repas en continu.

Samedi 6 avril :
Chaque intervention sera suivie d’une discussion.

A la ferme de Flagey
10h « Territorialiser Courbet ? » Noël Barbe. Conseiller pour l’ethnologie à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Franche-Comté, Chercheur au LAHIC

Depuis quelques années Courbet, comme d’autres artistes d’ailleurs, se voit « mis en territoire ». Sa production est attachée à différents lieux, selon diverses grammaires, en tension d’ailleurs avec ce qui est néanmoins considérée comme une portée universelle de son œuvre.Cette question du territoire —que veut dire d’ailleurs un tel terme— ne va pas de soi, tant dans la pratique de l’artiste, dans celles des habitants « ordinaires » des lieux consacrés ou encore dans la qualification d’un espace géographique par un recours à une valeur culturelle disponible, la désignation par un nom d’artiste.

Fertans

12h30 Repas au gîte

Ornans
15h Visite du musée « Courbet Collection permanente et exposition temporaire de Ronan Barot

Flagey
17h Balade autour de la ferme

18h « COURBET, une origine pour l’art moderne et contemporain » Germain Roesz. Artiste plasticien, il conjugue la pratique des arts plastiques, de la poésie et de la recherche théorique. Il est professeur en théorie, pratique et sciences des arts à l’université de Strasbourg

Certains tableaux de Courbet ont frappé l’imaginaire collectif, se sont insinués dans des gestes artistiques (où l’origine peut être revendiquée ou non) jusqu’à aujourd’hui. Courbet est en quelque sorte le prototype d’une pensée politique, d’une émancipation et dans le même temps d’un ancrage dans l’histoire de la peinture. Entre rébellion et changement du regard sur le monde, l’art de Courbet incarne une indéniable modernité qui fournit à l’art du XXe et XXIe siècle bien des appuis, bien des hommages à distance, bien des lieux encore à explorer.
De nombreuses œuvres modernes et contemporaines illustreront ces propos et feront l’objet d’une analyse non seulement comparatiste mais aussi spéculative, au sens des gestes qui incarnent les champs de légitimation des œuvres et les conditions de réception.
Fertans

20h30 Repas au gîte

Dimanche 7 avril

Fertans ou Flagey
10h « Portrait de l’artiste en plébéien mal embouché » Alain Brossat. Professeur émérite en philosophie à l’université de Paris 8
Il se pourrait que, concernant Courbet, le train très fréquenté du réalisme en cache un autre, moins attendu peut-être : celui d’une pratique plébéienne de l’art ou de la figure de l’artiste plébéien. S’il est une constante qui, chez Courbet, s’identifie aisément dans la correspondance, c’est bien celle-ci , de ses années de lycée à Besançon à la dernière période, amère, de sa vie, en Suisse : la rétivité à toute forme d’autorité, le rejet des tutelles, l’horreur des guides et des protecteurs, le culte d’une indépendance « sauvage ». Dans ses gestes comme dans son style, dans ses manières à la ville comme dans sa peinture, cette inconduite perpétuelle s’autorise d’un mot puissant – le populaire, la supposée (et discutable...) humble origine, signe d’authenticité, marque d’enracinement dans le vrai réel, par opposition aux innombrables artificialismes cultivés par les gens d’en-haut, les académiques, les hommes de l’Etat et du gouvernement. Cette manière d’endosser le rôle d’ambassadeur tonitruant du monde d’en-bas dans le milieu de l’art et dans la vie publique, d’y produire toutes sortes de troubles et de contrariétés, c’est cela qui caractérise la stratégie artistique et sociale, voire politique, de Courbet comme distinctement plébéienne. Un jeu qui, en son temps, peut rapporter gros et en coûter davantage encore à celui qui s’y risque...

12h Repas au gîte

Tarifs : 110 euros avec hébergement et repas, apéros, petits-déjeuners compris.
80 euros pour les samedi, dimanche sans hébergement avec repas, apéros compris.
(Avec possibilité de régler en plusieurs fois)

Le tarif pour le deuxième week-end sera dégressif pour les personnes qui ont assisté au premier : 80 euros avec hébergement et 60 euros sans hébergement.

Renseignement(s) et inscription auprès de Philippe Roy :
voyonsoulaphilomene@gmail.com ou 06 51 38 43 45

Page de l’association sur le site de « Ici et ailleurs » :
http://ici-et-ailleurs.org/spip.php?rubrique31