Séminaire de doctorants « Technique(s) du cinéma, politique(s) par le cinéma ? » Coordonné par Roman Dominguez et Adolfo Vera

, par Roman Dominguez et Adolfo Vera


Deuxième séance Vendredi 9 avril, de 14h à 17h

Dans la séance de ce vendredi, on aura la participation de M. Philippe Roy et de M. Adolfo Vera, doctorants en philosophie à l’Université Paris 8.

Voici les résumés de ces communications :

communication Philippe Roy :
Geste cinématographique, cinéma documentaire et politique
Il s’agira dans un premier temps de proposer un concept de geste cinématographique, dans un deuxième de le spécifier comme geste documentaire. Notre conception nous permettra enfin de montrer par où documentaire, fiction et politique peuvent passer l’un dans l’autre.

communication Adolfo Vera :
Raoul Ruiz : la politique des spectres
Le travail cinématographique de Raoul Ruiz (plus d’une centaine de films) donne lieu à la considération de l’œuvre filmique comme une totalité non homogène et non unitaire. En même temps, cela va lui permettre (et des films comme L’hypothèse du tableau volé et Les trois couronnes du matelot, Días de campo (Les jours dans la campagne) et Trois vies et une seule mort sont essentiels dans ce sens-là) l’élaboration d’une réalité (la réalité du film) qui possède ses propres lois, autonomes par rapport à la réalité objective, et qui se développe à partir d’une spatiotemporalité qui ne cherche pas à se connecter avec le « monde » extérieur au cinéma. Bien que de nombreux critiques l’aient taxé d’« esthétisme » – péché majeur pour un cinéaste latino-américain –, Ruiz semble nous dire (et en fait c’est l’un des sujets importants de son livre La poétique du cinéma) que toute critique sociale et politique apparaîtra comme inhérente au langage cinématographique, comme strictement particulière à l’univers du film, univers toujours régi par les lois de l’appareil cinématographique.
On pourrait donc considérer l’urgence de penser une politique du cinéma, à partir de l’œuvre de Ruiz, par le biais de la dissolution radicale que cette œuvre implique des frontières entre le réel et l’irréel, entre la vérité et la fiction, entre les spectres et les vivants, dissolution qui est aussi la notre, à l’époque de la disparition et pour utiliser le concept de Lyotard, des « Immatériaux ». Cela en vertu de l’essence technique du cinéma comme appareil historiquement, après la photographie, « voué aux fantômes ».
Dans les dernières séries faites par Ruiz pour la Télévision chilienne il s’agit précisément de tout cela. Nous sommes face à un pays hanté par des milliers de spectres qui ne retrouvent plus la paix, un pays où une mère et sa fille cherchent partout les restes des ossements qui ne seront jamais un cadavre, un pays, comme dans le film La maison Nucingen (2009), où doivent habiter ensemble les vampires, les spectres et les victimes.

Calendrier de séances (les vendredis suivants, de 14h à 17h) : 9 avril, 7 mai, 21 mai, 4 juin

Pour des renseignements supplémentaires
roman.dominguez@club-internet.fr adolfovera27@gmail.com
Pour se rendre à la MSH PARIS NORD,
4, rue de la Croix Faron, Plaine Saint-Denis, 93210 Saint-Denis
plan sur www.mshparisnord.org/acces.htm tel. 01 55 93 93 00- fax 01 55 93 93 01