G - Grand Remplacement - commentaires G - Grand Remplacement 2018-07-05T19:44:55Z https://ici-et-ailleurs.org/revue-casus-belli/article/g-grand-remplacement#comment12 2018-07-05T19:44:55Z <p>Czeslaw Milosz<br class="autobr" /> <strong>Campo dei Fiori</strong><br class="autobr" /> <i>Fragments de l'un des « Poèmes du ghetto de Varsovie » rassemblés et traduits par Irène Kaufer </i></p> <p>À Rome sur le Campo dei Fiori<br class="autobr" /> Corbeilles de citrons et d'olives,<br class="autobr" /> Le sol que le vin fait rougir.<br class="autobr" /> Les forains versent sur les tables<br class="autobr" /> Les roses des fruits de mer ;<br class="autobr" /> De lourdes grappes de raisin<br class="autobr" /> Écrasent les pêches duvetées.<br class="autobr" /> C'est bien ici, sur cette place<br class="autobr" /> Que mourut Giordano Bruno.<br class="autobr" /> Le bourreau éteignit le bûcher<br class="autobr" /> Au cercle des curieux badauds.<br class="autobr" /> À peine disparut la flamme<br class="autobr" /> Que se remplirent les tavernes,<br class="autobr" /> Remirent les porteurs sur leurs têtes<br class="autobr" /> Des paniers de citrons et d'olives.<br class="autobr" /> Je te vis, Campo dei Fiori,<br class="autobr" /> Un printemps à Varsovie.<br class="autobr" /> Près des gaies balançoires<br class="autobr" /> La vive mélodie faisait taire<br class="autobr" /> Les coups de canon au ghetto ;<br class="autobr" /> Très haut s'envolaient les couples,<br class="autobr" /> Jusqu'au milieu du ciel clair…<br class="autobr" /> Le vent des maisons en feu<br class="autobr" /> Levait les robes des jeunes filles<br class="autobr" /> Et riaient les foules insouciantes<br class="autobr" /> Du beau dimanche de Varsovie.<br class="autobr" /> D'aucuns diront peut-être :<br class="autobr" /> Le peuple de Varsovie ou de Rome<br class="autobr" /> Boit, vend, aime et s'amuse<br class="autobr" /> En fuyant les bûchers martyrs…<br class="autobr" /> Moi, je me disais alors<br class="autobr" /> Combien qui périt reste seul<br class="autobr" /> Et qu'au moment où Giordano<br class="autobr" /> Montait au sommet du bûcher<br class="autobr" /> S'était tue la langue humaine…<br class="autobr" /> Mais après des siècles entiers,<br class="autobr" /> Le plus grand des Campi dei Fiori<br class="autobr" /> Verra le bûcher de révolte<br class="autobr" /> Jailli des paroles du poète.</p> <p><i>Une autre traduction de ce poème emblématique</i></p> <p>A Rome au Campo dei Fiori<br class="autobr" /> Paniers d'olives et citrons,<br class="autobr" /> Le pavé est arrosé de vin,<br class="autobr" /> Couvert de débris de fleurs.<br class="autobr" /> A l'étal, les marchands versent<br class="autobr" /> Des fruits de mer roses ;<br class="autobr" /> Des poignées de raisins sombres<br class="autobr" /> Tombent sur le duvet des pêches.<br class="autobr" /> C'est ici, sur cette place,<br class="autobr" /> Qu'on a brûlé Giordano Bruno,<br class="autobr" /> Qu'entouré d'une foule curieuse<br class="autobr" /> Le bourreau alluma la flamme.<br class="autobr" /> A peine fut-elle éteinte<br class="autobr" /> Que les tavernes étaient pleines,<br class="autobr" /> Que les marchands portaient sur leurs têtes<br class="autobr" /> Les paniers d'olives et de citrons.<br class="autobr" /> J'ai repensé au Campo dei Fiori<br class="autobr" /> A Varsovie près d'un manège<br class="autobr" /> Par un beau soir de printemps<br class="autobr" /> Aux sons d'une musique joyeuse.<br class="autobr" /> Venant du ghetto, le bruit des salves<br class="autobr" /> Se perdait dans les rythmes allègres.<br class="autobr" /> Et sur le manège les couples<br class="autobr" /> S'envolaient dans un ciel serein.<br class="autobr" /> Le vent portait les sombres lambeaux<br class="autobr" /> Des maisons incendiées ;<br class="autobr" /> Ceux qui allaient au manège<br class="autobr" /> Touchaient des cendres dans l'air<br class="autobr" /> Et les robes des filles volaient<br class="autobr" /> Au vent des maisons en feu,<br class="autobr" /> Et les gens riaient, heureux,<br class="autobr" /> Ce beau dimanche à Varsovie.<br class="autobr" /> L'un en tirera la morale<br class="autobr" /> Que les gens d'ici ou de Rome<br class="autobr" /> S'affairent, s'amusent et aiment<br class="autobr" /> En passant près des bûchers.<br class="autobr" /> Un autre y lira peut-être<br class="autobr" /> La fuite des choses humaines,<br class="autobr" /> L'oubli qui recouvre les flammes<br class="autobr" /> Avant même qu'elles ne s'éteignent.<br class="autobr" /> Et moi je pensais<br class="autobr" /> A la solitude des victimes,<br class="autobr" /> Au fait que Giordano,<br class="autobr" /> Monté sur le bûcher,<br class="autobr" /> Ne trouva aucun mot<br class="autobr" /> En aucune langue humaine<br class="autobr" /> Pour prendre congé de l'humanité,<br class="autobr" /> Cette humanité qui dure.<br class="autobr" /> Et l'on courait verser le vin,<br class="autobr" /> Vendre de blanches étoiles de mer,<br class="autobr" /> Pendant qu'on portait dans la rumeur joyeuse<br class="autobr" /> Des paniers d'olives et de citrons.<br class="autobr" /> Et lui n'était pas loin, comme<br class="autobr" /> Si les siècles avaient déjà passé,<br class="autobr" /> Tandis qu'ils avaient à peine attendu<br class="autobr" /> Un moment, eux, son envol dans le feu.<br class="autobr" /> Notre langue s'est faite étrangère<br class="autobr" /> Comme d'une planète morte<br class="autobr" /> Pour ceux qui mouraient solitaires<br class="autobr" /> Promptement oubliés du monde.<br class="autobr" /> Enfin tout deviendra légende<br class="autobr" /> Et après bien des années<br class="autobr" /> Sur un nouveau Campo dei Fiori<br class="autobr" /> La révolte s'enflammera au verbe du poète.</p> <p><i>Varsovie, Pâques 1943.<br class="autobr" /> Version française de Frédéric Wandelère<br class="autobr" /> en coopération avec Rolf Fieguth</i></p> <p>Repris du site : "Esprits Nomades" : <a href="http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/milosz-czeslaw/milosz-czeslaw.html" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/milosz-czeslaw/milosz-czeslaw.html</a></p> G - Grand Remplacement 2018-07-05T19:23:47Z https://ici-et-ailleurs.org/revue-casus-belli/article/g-grand-remplacement#comment11 2018-07-05T19:23:47Z <p>Ma chère cousine, <br class="autobr" /> Chapeau pour ton plaidoyer auquel j'adhère, mais il faudrait que tu le fasses parvenir aux responsables irresponsables ! Sinon, tu ne toucheras qu'une petite partie de Français , déjà convaincus ! Je n'ai jamais voulu faire partie d'un mouvement, je suis libertaire , et j'ai toujours été active , dans l'ombre avec mon ex !Mais je suis horrifiée à l'idée que mes petits enfants vont vivre dans une société gangrénée par de fausses informations, alors que des gens meurent tous les jours dans les pires conditions, en nous racontant de fausses informations, et pire en pratiquant le politique de l'autruche...Comment veux-tu toucher des gens qui se bouchent les oreilles ! Je me mets très en colère parfois , en tenant tête à des pontes (beau -père de Georges).Et en me tirant de sa super maison pour aller camper, et en lui rappelant qu'il avait porter l'uniforme allemand, pendant la guerre.Moi, on ne m'achète pas...Il faudrait créer un journal, de lecture facile , pour toucher les gens, leurs expliquer ce qui les attends , non pas les culpabiliser mais leurs demander de se remuer un peu, pour les plus démunis.Car je t'ai lu, mais combien l'ont-ils fait !!! je suis de tout coeur avec toi, mais combien êtes-vous ? De ma génération, les "vieux" de "68" s'en fichent complètement. Je fais des textes sur Wordpress, et je me suis fait des amis , mais si peu...Je me sens complètement hors normes.Merci de t'exprimer ainsi, et de continuer à lutter pour les migrants.<br class="autobr" /> Bisous <br class="manualbr" />Dan</p>