Collection de plantes et eurocentrisme du missionnaire Emile Taquet

, par Jeong-a KIM


En entrant

Il y a 2500 ans, les anciens Ioniens croyaient que la nature n’était pas imprévisible, mais qu’elle avait des règles à suivre. Ils admettaient l’ordre inhérent à la nature et au cosmos.

D’un autre côté, il y avait ceux qui pensaient qu’un grand designer créait soigneusement tous les êtres vivants et donnait un sens et un ordre à tous les phénomènes naturels. Au XIXe siècle, les missionnaires de la Société des Missions Etrangères de Paris qui suivaient cette idée, se sont mis au service de leur créateur et sont partis dans un pays d’Orient, prêts à souffrir pour lui.

La vocation prosélyte de ces missionnaires se situait dans le contexte des activités coloniales de la Troisième République française nouvellement créée. A cette époque, les missionnaires étaient les acteurs de la colonisation. Grâce aux progrès technologiques, la colonisation de l’Europe menée par la Grande-Bretagne et la France a duré près d’un siècle, et ces progrès technologiques ont permis aux missionnaires de pénétrer dans des régions reculées où ils n’avaient pas pu se rendre auparavant.

L’un d’eux, Emile Taquet, est venu à Joseon [1] en tant que missionnaire de la Société des Missions Etrangères de Paris en 1898.. En raison de difficultés économiques pour accomplir sa mission, il a collecté des plantes à Jeju et a envoyé des spécimens botaniques en Occident pour couvrir ses dépenses.

Alors a-t-il découvert l’ordre inhérent de l’univers en collectant des plantes ? Et quelle était l’intention de son grand ordonnateur en l’empêchant de retourner dans sa France natale et en le faisant mourir à Daegu en 1952 après avoir accompli sa mission d’ évangélisateur ?

Avec ces questions à l’esprit, la lecture des ouvrages Cadeau de Emile Taquet et Croisades des plantes du militant écologiste Père Chung Hong-kyu conduit à s’intéresser à la collection de plantes des Missions Etrangères de Paris.

Cet article traitera donc de la colonisation générale des missionnaires, de la collection de plantes lors du missionnariat du Père Emile Taquet, appartenant à la Société française des Missions Etrangères de Paris, à Joseon, des changements dans sa pensée eurocentrique et de sa vocation de missionnaire.

Il y a une relation générale entre la collection de plantes et la colonisation par ces hommes.

Lors de cette description critique de la colonisation des missionnaires le concept d’hétérotopie de Foucault permet de la comparer à celle décrite par Diderot dans « Supplément au voyage de Bougainville ».

Il est possible de percevoir l’eurocentrisme qui a conduit à la colonisation et la pensée d’Emile Taquet à travers son journal de bord.
La lecture de la lettre d’Emile Taquet au directeur du Kew Museum montre le but poursuivi avec sa collection de plantes.

Enfin, la vocation missionnaire du Père Taquet, arrivé à Joseon avec une pensée eurocentrique mais assimilée à Joseon, est perceptible dans les appels du Père Faurie et de Mgr Léveillé.

Il y a là une construction de la subjectivité des missionnaires.

Quel est le rapport entre la Collection de plantes et la colonisation par les missionnaires des Missions Etrangères de Paris ?

Paul Fournier a souligné que la raison cruciale pour laquelle les Jésuites et la Société des Missions Etrangères de Paris ont pu faire des progrès rapides dans l’histoire de la culture et de la nature, y compris les plantes, les animaux et les graines, dans l’Asie de l’Est, en particulier en Chine, était inextricablement lié au colonialisme français. [2]

Les colons ont divisé le monde et les missionnaires chrétiens ont cherché à apprivoiser ce monde et à convertir les colonisés. La volonté de maîtriser des territoires inexplorés, de diffuser la science dans leurs paroisses et leurs pays, et celle de participer aux progrès scientifiques de leur temps ont amené de nombreux missionnaires à s’intéresser à l’environnement exotique dans lequel ils vivaient, êtres vivants et sciences naturelles. [3]

Le traité de Nanjing, conclu après la victoire britannique dans la première guerre de l’opium, approuve la reprise des missions françaises en Chine. De plus, la Chine accordait aux missionnaires français le droit d’effectuer librement leur travail missionnaire sans autorisation des autorités chinoises. En conséquence, le réseau de la Société des Missions Étrangères de Paris commença à se développer au travers des activités missionnaires et de la collection de plantes en Asie. [4]

Cette Société a joué un rôle déterminant dans l’explication scientifique et taxonomique des plantes asiatiques. Franchet, un botaniste talentueux affilié au Musée national d’histoire naturelle de Paris, et Monseigneur Léveillé, qui a servi dans la Société des Missions étrangères de Paris, ont non seulement joué un rôle dans la livraison des spécimens de plantes collectés par les missionnaires, mais ils ont également voyagé en Asie, notamment en Chine, à Joseon, au Japon et à Taiwan. Ils ont grandement contribué à la diffusion des connaissances sur les plantes à travers le monde. [5]

Le Vatican a également activement encouragé la collecte des plantes par les missionnaires au service d’une histoire naturelle développée au sein de l’ordre monastique. [6]

Les scientifiques français ont également eu du mal à se rendre dans ce monde inconnu, mais les missionnaires français de la Société des missions étrangères de Paris en Extrême-Orient pouvaient voyager à leur guise aussi longtemps que leur hiérarchie religieuse le permettait. Les scientifiques leur ont donc demandé de collecter des plantes et autres données liées à l’histoire naturelle.

Au XIXe siècle, les missionnaires à la mentalité eurocentrique risquaient d’être persécutés dans la bataille pour les colonies entre l’Angleterre, la France et les Pays-Bas, jetant les bases de la foi tout en contribuant au développement du catholicisme et de la science par le biais d’activités liées aux sciences naturelles, ce qui était une autre vocation.

Le père Taquet, un missionnaire de la Société des Missions étrangères de Paris principalement mentionné dans cet article, a collecté des spécimens végétaux abondants, uniques et importants du sud de la Corée sur l’île de Jeju, un petit territoire au climat subtropical, où il est resté 13 ans. On raconte qu’il accordait une telle attention à la préparation des spécimens d’herbier qu’il n’hésitait pas à se lever deux fois par nuit pour changer le buvard. Son travail était hautement considéré en tant que correspondant honoraire du musée, et le musée le récompensait de manière symbolique en tant qu’assistant scientifique.

Le père Taquet passait la plupart de son temps sur l’île de Jeju et à Daegu. Il a travaillé comme missionnaire sur l’île de Jeju de 1902 à 1915 et a laissé des réalisations révolutionnaires dans la taxonomie végétale coréenne. On pense que la compensation qu’il a reçue pour l’envoi de spécimens de plantes à l’étranger a été utilisée pour couvrir les coûts liés à la sauvegarde des moyens de subsistance de la population et au travail missionnaire. Le cerisier Yoshino collecté par le père Taquet a été étudié sur la base du spécimen collecté le 14 avril 1908 et, par conséquent, il a été révélé que l’habitat naturel du cerisier Yoshino était l’île de Jeju. [7]

En fait, lorsque le père Taquet était sur l’île de Jeju, il y avait des missionnaires français et un navire de guerre français naviguait au large de l’île. Il s’agit des vaisseaux Surprise et Alouette. Ces navires de guerre devaient constituer une solide unité de soutien psychologique, diplomatique et matériel pour les missionnaires. Même si l’envoi de la flotte française était d’ordre religieux pour mettre fin à la persécution, encourager la liberté de religion et la protection des missionnaires, la politique missionnaire de la Société des Missions Étrangères de Paris était en fin de compte liée à la politique impérialiste française, et ces missionnaires ne coopéreraient pas naturellement avec l’impérialisme de leur pays, cela n’aurait pas été possible. [8]
Ces missionnaires ont ainsi tenté de convertir les habitants du pays et, grâce à la colonisation au XIXe siècle, ils ont pu collecter une grande variété de plantes et envoyer les spécimens en Occident, contribuant ainsi au développement de la science européenne.

Colonisation et hétérotopie

La colonisation des missionnaires des Missions étrangères de Paris peut-elle être considérée alors, comme une hétérotopie, selon le concept de Foucault ?
Le père Taquet, et le père Faurie qui lui a appris à récolter des plantes et à en fabriquer des spécimens, entendaient-ils réaliser une colonisation, fruit de l’eurocentrisme, dans deux pays de l’Est (Joseon et le Japon) ?
Parce que leur tentative de colonisation-hétérotopie dont parle Foucault a échoué, le père Faurie, envoyé des Missions Etrangères de Paris au Japon, a continué avec passion à collectionner des plantes, et le père Taquet a en même temps accompli son objectif initial comme prêtre.

Foucault considérait les colonies comme des hétérotopies. Le mot hétérotopie est un nouveau mot créé en combinant hétéros (différent) et topos (lieu). [9] Parmi tous ces lieux qui se distinguent les uns des autres, il y en a qui sont absolument différents. [10] Les hétérotopies sont des utopies qui ont un contre-espace ou un lieu.
L’essentiel des hétérotopies est leur opposition à tous les autres espaces. L’hétérotopie est un espace conçu par la société et institutionnalisé en son sein, et c’est un espace qui réfute et défie le reste de l’espace normal avec son existence même. Foucault, qui a créé ce concept , a déclaré que la colonie était une hétérotopie quelque peu naïve pour tenter de réaliser n’importe quel fantasme. Au contraire, en créant réellement un autre espace aussi parfait, aussi méticuleux, aussi arrangé que le nôtre est désordonné, et brouillon : c’est ainsi qu’ont fonctionné, un certain temps, au 18e siècle surtout, les colonies. [11]
De la même façon, aux 17e et 18e siècles, les sociétés puritaines anglaises ont essayé de fonder en Amérique des sociétés absolument parfaites. [12]

C’est ainsi qu’à la fin du 19e siècle et au début encore du 20e siècle, dans les colonies françaises, Lyautey et ses successeurs ont rêvé de sociétés hiérarchisées et militaires. Sans doute la plus extraordinaire de ces tentatives fut-elle celle des jésuites au Paraguay. Au Paraguay, en effet, les jésuites avaient fondé une colonie merveilleuse, dans laquelle, la vie tout entière réglementée, le régime du communisme le plus parfait régnait, puisque les terres et les troupeaux appartenaient à tout le monde. Seul un petit jardin était attribué à chaque famille, les maisons étaient disposées en rangs réguliers le long de deux rues qui se coupaient à angle droit. Au fond de la place centrale du village, il y avait l’église ; sur l’un des côtés, le collège ; sur l’autre, la prison. Les jésuites réglementaient du soir au matin et du matin au soir, méticuleusement, toute la vie des colons. [13]

C’est ainsi que les missionnaires rêvaient de coloniser d’autres pays et tentaient de le réaliser tel un espace réel parfait, méticuleux et organisé.

L’hétérotopie repose sur les cinq principes suivants.
Premier principe : il n’y a probablement pas une société qui ne se constitue son hétérotopie ou ses hétérotopies. [14] Mais ces hétérotopies biologiques, ces hétérotopies de crise, disparaissent de plus en plus et sont remplacées par des hétérotopies de déviation. [15]

Second principe de la science hétérotopologique : au cours de son histoire, toute société peut parfaitement résorber et faire disparaitre une hétérotopie qu’elle avait constituée auparavant, ou encore en organiser qui n’existaient pas encore. [16]

En général, l’hétérotopie a pour règle de juxtaposer en un lieu réel plusieurs espaces qui, normalement, seraient, devraient, être incompatibles. [17] Dans le jardin, toutes les plantes du monde, des spécimens de plantes et des choses que l’on pourrait appeler des spécimens parfaits de ces plantes étaient rassemblés. Un jardin est un tapis sur lequel le monde entier acquiert une perfection symbolique, et un tapis est un jardin qui se déplace dans l’espace. Depuis la nuit des temps, les jardins sont des lieux d’utopie. [18] Le tapis des Mille et Une Nuits qui la défie est une hétérotopie.

Il existe des hétérotopies liées au temps sous forme d’éternité et de fêtes. [19] Elles concernent également les travaux de passage, de transformation et de renouvellement. Les collèges, les casernes et les prisons sont des hétérotopies qui transforment les villageois en citadins et les naïfs en déniaisés. [20]
Les hétérotopies ont toujours un système d’ouverture et de fermeture qui les isole par rapport à l’espace environnant. [21]

Examinons la nature de la colonisation par les missionnaires selon le principe d’hétérotopie.

Comme on l’a vu lors de la colonisation du Paraguay, la colonie des missionnaires est passée d’une société de caserne, une hétérotopie en crise, à une communauté de foi, une hétérotopie de déviance. Les colonies missionnaires sont également apparues à la suite de l’eurocentrisme.

Dans la colonie missionnaire, divers espaces incompatibles, comme les églises et les prisons, se superposaient à l’espace réel.

Les restes de la colonie des missionnaires ne perdureraient-ils pas pour toujours ?
Dans le cas de Taiwan, grosso modo, on peut dire que les missionnaires ont fait autant de mal que de bien. Ils ont aidé les peuples indigènes à résister mentalement à la colonisation Han (chinoise) rampante, mais d’un autre côté, certains de leurs descendants, notamment les presbytériens, participent aujourd’hui activement à l’agitation anti-chinoise et soutiennent les tendances indépendantistes les plus radicales, conduisant à des conflits des deux côtés des relations trans-détroit et versent de l’huile sur le feu. [22]

La colonisation des missionnaires était limitée dans le temps et dans l’espace, et de plus, c’était un monde fermé mais dans lequel les croyants pouvaient entrer.
De cette manière, si l’on considère le concept d’hétérotopie de Foucault, la colonisation des missionnaires est aussi une sorte d’hétérotopie de leur point de vue.
Les « Supplément au voyage de Bougainville » de Diderot racontent aussi l’histoire des moines jésuites, une hétérotopie coloniale du missionnaire.

Ces cruels Spartiates en jaquette noire en usaient avec leurs esclaves indiens, comme les Lacédémoniens avec les ilotes ; les avaient condamnés à un travail assidu ; s’abreuvaient de leurs sueurs, ne leur avaient laissé aucun droit de propriété ; les tenaient sous l’abrutissement de la superstition ; en exigeaient une vénération profonde ; marchaient au milieu d’eux, un fouet à la main, et en frappaient indistinctement tout âge et tout sexe. [23]

Cependant, ce livre montre la colonisation des missionnaires jésuites d’une manière différente de celle de Foucault.

Il ne s’agit pas de l’hétérotopie naïve dont parle Foucault. Si cette colonie est une hétérotopie, c’est une hétérotopie intelligente et cruelle.

Aussi, dans Supplément au voyage de Bougainville, un Tahitien dit :
Tu n’es pas esclave : tu souffrirais plutôt la mort que de l’être, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t’emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frère.
Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu’il n’ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t’avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t’avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi.
 [24]

Ensuite, le père Faurie, qui a partagé les secrets de la collection de plantes avec le père Taquet sur l’île de Jeju, a non seulement couvert les frais de subsistance insuffisants et les frais de voyage grâce à elle, mais a également visité Hirosaki, Aomori, Otaru et Datemonbebe. Étant donné qu’il a acheté les sites des cathédrales d’Odomari et de Toyohara à Sakhaline [25], avait-il l’intention d’établir une petite colonie comme l’ont fait les missionnaires jésuites au Paraguay ?

Alors, le père Taquet et le père Faurie ont-ils contribué à la tentative de colonisation du Japon et de Joseon ? Avaient-ils entrepris une colonisation comme celle des missionnaires jésuites et échoué ?

En revanche, dans le concept foucaldien d’hétérotopie à cinq principes, la colonisation, qui est un contre-espace, serait-elle considérée comme une hétérotopie même pour les colonisés ?

Foucault présente un concept de contre-espace de l’espace réel normal et quotidien. L’une est l’utopie et l’autre l’hétérotopie. L’utopie n’existe pas dans la société réelle, mais est un espace qui existe dans les idées créées par une société. L’hétérotopie est un espace qui peut contester et réfuter d’autres espaces qualifiés de normaux simplement par son existence réelle. [26]

L’hétérotopie, qui est un espace créé de manière réaliste contrairement à la contre-utopie spatiale et qui réfute et soulève des objections à l’espace normal, est un espace très douloureux pour les peuples colonisés et n’est pas un espace où le fantasme se réalise. Il ne peut pas être considéré comme un espace d’objection. On ne peut donc pas la considérer comme une hétérotopie. Il ne peut être considéré comme une hétérotopie que par les dirigeants colonisateurs.

Après la colonisation de Joseon par le Japon, la colonie ne pouvait plus être une hétérotopie pour les Coréens soumis, mais au sein de la colonie, les Coréens ont créé leur propre hétérotopie. Par exemple, il y avait des espaces politiques comme la Mandchourie et des espaces de consommation modernes comme les théâtres, les sources chaudes et les grands magasins. [27]

Dans son mémoire, Lee Joo-ra décrit le parc Tapdong, un espace qui soulève des objections à la poursuite de l’utopie de l’indépendance, et la salle 8, un hôpital psychiatrique. Le parc Tapdong était le site historique où le mouvement indépendantiste s’est réellement développé, et la salle 8 était un espace où les personnes qui parlaient à haute voix du mouvement indépendantiste étaient classées comme anormales et confinées. [28]

De cette manière, la colonie n’était pas une hétérotopie pour les gouvernés, mais une hétérotopie pour les gouvernés émergeait au sein de la colonie.

Je crois que la colonisation est le résultat de l’eurocentrisme. Cependant, Foucault a défendu les droits des minorités et a essayé de voir le monde du point de vue de la minorité. Il a fait campagne pour le Groupe d’information sur les prisons (GIP) pour les détenus et a sensibilisé au racisme en créant le concept de bio-politique. Peut-être parce que ce concept d’hétérotopie est le concept précoce et inachevé de Foucault, Foucault considérait-il les pays colonisés comme le reflet des Européens qui ne pouvaient pas complètement y échapper ?

Cependant, le père Taquet et le père Faurie, qui ont quitté la France avec une pensée eurocentrique, ont tenté de convertir les Japonais et les Coréens, et en envoyant des spécimens de plantes en France, ils ont contribué à la science française, à la puissance coloniale qui a fait du jardin utopique des Européens une réalité. Le père Taquet n’a pas adhéré à la formation d’une hétérotopie de personnes gouvernées qui prônaient l’indépendance de Joseon. Cependant, on peut penser qu’il a poursuivi la colonisation.

Le père Taquet n’a pas créé un espace hétérotopique pour le peuple colonisateur, il n’a pas participé à la construction d’une hétérotopie qui soit un espace d’objections réelles à l’utopie (indépendance) du peuple soumis, et il a envoyé des spécimens de plantes à divers musées en Occident, contribuant finalement à l’influence de la science occidentale. Bien qu’il ait contribué au développement, il rêvait de son utopie, le Jardin de Dieu, en collectant des plantes, sous la providence de Dieu.

L’eurocentrisme du père Emile Taquet

Alors d’où vient la volonté du Père Taquet de récolter des plantes ?
Était-ce pour contribuer à la colonisation de la France et au développement des sciences naturelles européennes ?

Ses activités de collection de plantes découlaient-elles d’une pensée eurocentrique comme celle des autres missionnaires ?

Regardons le journal de bord rédigé par Emile Taquet sur le navire où il est devenu missionnaire, en route vers Joseon.
Emile Taquet avait espéré devenir missionnaire malgré les tentatives de son ami pour l’en empêcher.

J’ai le bonheur de célébrer la messe à la procure dans une petite chapelle ou bon nombre de nos martyrs de Corée l’ont célébrée autrefois. Je leur demande d’obtenir de Dieu pour vous la résignation, pour moi, la force pour travailler comme eux avec zèle, pour la gloire de Dieu, pour la conversion de ma chère Corée, s’il le faut comme eux jusqu’à l’effusion du sang. [29]

À cause des missionnaires martyrs, le père Taquet pensa que Joseon avait besoin de repentance et il y partit.

Quel est l’Européen, le catholique qui oserait en faire autant ? qui oserait seulement faire le signe de la croix quand il croit qu’on va rire de lui ? Il n’y en a guère ; et pourtant notre religion est la vraie, et il n’y a rien de plus beau et de plus noble que ses cérémonies. Pauvres Indous ! quand seraient-ils convertis ! Ces braves pères Jésuites ont encore fort à faire [30]
De cette manière, le catholicisme du père Taquet est clairement révélé dans son journal de bord.

Le canot part nous nous faisons un signe d’adieu : je ne l’ai plus revu. Puisse-t-il être toujours chrétien ! Combien de ces sauvages comme on les appelle en France, qui auront une plus belle couronne dans le ciel que nos civilisés d’Europe ! [31]
Le père Taquet est venu à Joseon, pensant que l’Orient était peuplé de barbares.

Adieu à Saïgon, à la France car c’est ici la dernière terre française que nous devons rencontrer, adieux à ce sol arrosé du sang de tant de nos missionnaires et de nos soldats, adieux à ce pays où le sang des martyrs produit maintenant de nombreux chrétiens ; nous voguons vers la Chine ; Hong-Kong ; Chang-Haï ; et puis la Corée [32]

Dans le journal de bord du père Taquet ci-dessus, nous pouvons voir la pensée eurocentrique qui considère l’Est comme un pays barbare et non civilisé. Cependant, l’auteur ne croit pas que ses pensées soient orientées vers la colonisation. La colonisation est le résultat de l’eurocentrisme. Le père Taquet n’était qu’un des Français qui suivaient la pensée eurocentrique dominante à l’époque.

Collection de plantes avec Emile Taquet

Voyons maintenant les raisons pour lesquelles le père Taquet et le père Faurie ont collecté des plantes.

Letter from Urbain Faurie to sir William Thiselton-Dyer ; From Aomori ; 3 Oct 1899

Aomori 3 Octobre 1899

Monsieur le Directeur

Je viens de recevoir l’argent que vous avez eu la bonté de m’envoyer et je vous en accuse réception.

En réponse à votre lettre où vous me demandez de diminuer le prix de la centurie qui est de 45 francs, je vous dirai que cela m’est très difficile parce que je vais toujours herboriser très loin de ma résidence ce qui m’occasionne beaucoup de dépenses. Ainsi cette année je suis allé herboriser le Sud jusqu’a Nagasaki qui est à 6oo heures ou 1200 miles, l’an prochain, je vais aller en Corée et aux iles Liu Ku.

Tous les musées à qui j’envoie des plantes me les payent 45 francs la centurie.
Cependant si vous voulez bien avoir la bonté de continuer à prendre mes plantes, je vous les enverrai de France jusqu’à Londres sans aucun frais d’emballage ou d’expédition et je ferai tout mon possible pour vous fournir de beaux et de magnifiques échantillons.

Voulez-vous des plantes du Kiushu et du Sud du Japon il y a aussi quelques plantes des iles Rishiri et de Rebunshiri très curieuses cueillies en Aout.

Le lot que je vous enverrai si vous le désirez, aurait à peu près le volume d’une demie à six centuries.

Ayez la bonté de me répondre si vous voulez ces plantes, je vous promets aussi de vous avertir tous les ans de ce que j’aurai à vous envoyer et de ne les expédier qu’après avoir reçu votre réponse.

Veuillez me croire

Monsieur le Directeur

Votre très humble

Et très respectueux [33]

La lettre ci-dessus a été envoyée par le père Faurie au directeur des jardins botaniques de Kew en 1899.

À la demande du botaniste français Franchet, le Père Faurie a d’abord recherché et collecté des plantes principalement japonaises. La collection de plantes du Père Faurie dans la péninsule coréenne a été réalisée à trois reprises. Pendant quatre mois, de mai à août 1907, il collectionna des milliers de plantes avec le père Taquet sur l’île de Jeju.

La lettre suivante est du père Taquet au directeur du jardin botanique de Kew.

Letter from Emile Joseph Taquet to Sir David Prain ; From Il de quel paert(Jeju-do) ; 1 June 1910

Monsieur le directeur des jardins royaux de Kew

Monsieur

Voilà trois ans que j’herborise l’été quelque part au sud de la Corée.
Mgr Léveillé président de la société botanique de France, expose les nombreuses plantes nouvelles et doit aussi publier une flore de Corée. J’ai encore à ma disposition bon nombre de plantes.

Je ne doute point que le muséum dont vous êtes le distingué directeur ne veuille posséder la collection complète de ces plantes dont beaucoup d’entre elles sont encore peu annuelles et je prends la liberté de vous les proposer. Je commencerai a vous les expédier à la fin septembre et je vous serai obligé de me faire connaitre votre acceptation avant cette date.

Prix des plantes : 50 francs la centurie
Mousses et lichens : 25 francs la centurie
Depuis Port au sud, réduction de 10% je prends une feuille de chaque mousse.
Je recueille aussi des graines d’arbres et autres plantes pour les jardins botaniques
Prix : 3 francs le paquet selon les feuilles

Espérant que vous accéderez à ma demande. [34]

Les pères Faurie et Taquet ont pu devenir collectionneurs de plantes non seulement en raison de leur volonté personnelle, de leurs intérêts et de leur situation économique, mais aussi grâce au réseau de missionnaires établi au sein de la Société des Missions étrangères de Paris. [35]

Monseigneur Léveillé, qui apparaît dans la lettre ci-dessus, a établi un réseau pour la collection de plantes avec le Père Faurie, le Père Taquet et d’autres, et a encouragé la double vocation de missionnaire et de botaniste. Il était convaincu que la vie de scientifique était liée à la foi, et il était clair pour lui que la botanique était la voie vers une théologie naturelle. [36]

Comme le montre la lettre ci-dessus, le père Taquet collectait des plantes, envoyait des spécimens en Occident et utilisait l’argent qu’il recevait en échange de son travail de missionnaire.

Le Père Faurie a également encouragé la collection de plantes par les missionnaires.
De cette manière, les deux prêtres n’ont pas créé l’hétérotopie des colonies que Foucault appelle de ses vœux. Il semble que leur volonté de collecter des plantes comme support pour propager la volonté de Dieu était plus grande que celle de coloniser les deux pays par la conversion et de contribuer au développement de la science.

La vocation théologique des missionnaires

Examinons ensuite la relation entre la vocation missionnaire et la collection de plantes du Père Taquet et du Père Faurie.

Le père Taquet s’est progressivement assimilé à Joseon, qu’il considérait pourtant comme un pays barbare, et la collection de plantes était l’un des moyens de son prosélytisme.

Regardons la lettre que le père Taquet a envoyée à l’évêque pendant son mandat à Jeju.

Lettre du Père Taquet à Mgr Mutel

Je-Ju 20 juillet 1902

Dans ma dernière lettre j’expliquai a votre Grandeur que Hannon était inhabitable à tous point de vue. J’ai acheté une maison en construction à Hong-No à 5 lys de Hannon. Je m’y suis installé, mes gens couchent dans un hangar, ce qui l’été n’a pas trop d’inconvénients. La maison, une fois finie, me coutera 2000 ligatures. Pierre qui roule n’amasse pas mousse dit le proverbe, mais moi en roulant de poste en poste, de maison en maison, j’ai ramassé des dettes. Une note du Père Villemot me rappelle que mon débit à la procure s’élève à plus de 330 piastres, ce qui me force à tendre la main à votre Grandeur. Je veux bien mourir sans le sou, mais je ne voudrais pas le faire avec des dettes, ni tomber en faillite. C’est pour Dieu. [37]

Dans cette lettre, sont évoquées les difficultés économiques de Jeju et celles des missionnaires qui tentent malgré elles de répandre l’Évangile.

Lettre du Père Taquet à Mgr Mutel

Je-Ju le 4 septembre 1902

Quant à mon affaire avec les Japonais de Sye-Kui, on n’en parlait plus et tout paraissait oublié. Mais l’arrivée du bateau de guerre a tout à coup inspiré aux Japonais un repentir tardif. Ils m’ont prié de ne plus penser à cela. On m’a même annoncé que leur chef, le plus coupable, voulait venir me trouver pour faire la paix. Tout est bien qui finit bien. [38]

Cette lettre montre que le père Taquet n’avait pas de sympathie pour le Japon.

Lettre du Père Lacrouts à Mgr Mutel

Tjou-Syeng 12 mars 1903

Dans votre lettre vous me parliez d’une dispute du Père Taquet avec les Japonais. Il n’y a rien de nouveau à ajouter à ce que vous aviez du savoir pendant l’été.
Cependant un Japonais, professeur d’anglais, s’est installé en ville. Il a acheté une maison pour en faire son école. Cet homme-là n’est pas plus grand que mon pouce, mais il fait du bruit pour dix ! Il ne connait pas le coréen et il va être maitre d’école des Coréens ! Les bruits que votre Grandeur aura entendus viennent de ce bonhomme, mais en passant d’une oreille à l’autre ces bruits auront changé de couleur et de proportion !
 [39]

La lettre ci-dessus est adressée à l’évêque par le père Lacroix, qui fut curé de la paroisse de Jeju de 1900 à 1915.

Comme elle le montre, il ressort que le père Taquet avait de mauvaises relations avec les Japonais.

Lettre du Père Lacrouts à Mgr Mutel

1er septembre 1903

Je me permets de vous transcrire un passage d’une lettre reçue hier du Père Taquet. Bien que cette lettre ne contienne rien d’extraordinaire, je croirais commettre une trahison en vous l’envoyant sans l’avoir averti : « Ne parlez pas de chevalerie aux Quelpaertois. Ils feraient tous d’excellents Apaches, chevaliers de la poisse, mais ils sont incapables d’aller plus loin. Et pour nous consoler jusqu’à la récolte, ventre affamé n’a pas d’oreille. Rappelez-vous la fable du Milan et du Rossignol… Ah oui ! poésie, surtout poésie du cœur ! Leur poésie est celle des chats qui mordent ou griffent la main qui leur donne un morceau ! Eux aussi mangent le morceau et par derrière, ce ne sont assez bêtes pour leur faire du bien ! [40]
La lettre ci-dessus est également du Père Lacroix. Les difficultés de Jeju sont clairement révélées.

Lettre du Père Taquet à Mgr Mutel

Hong-No 6 janvier 1908

Aussitôt après votre départ, J’ai commencé à recueillir et à sécher mes plantes tout en est plein chez moi actuellement et même maintenant j’en trouve encore quelques-unes de ci de là, qui ont échappées au froid et au vent du Nord et qui me manquent. Actuellement, J’ai encore au séchoir deux crucifères et deux assers des bords de la mer. Mais ma grande préoccupation est de les classer. Grace à l’herbier du Père Faurie, J’y arrive. Je n’en ai guère qu’une cinquantaine que je ne sais pas dans quelle famille ranger. [41]

La lettre ci-dessus est du père Taquet à l’évêque. Il s’agit de la collection de plantes.
De cette façon, le père Taquet a collecté des plantes pour surmonter les difficultés économiques de Jeju et, même s’il avait des problèmes avec les Japonais, il a essayé de répandre l’évangile.

Le père Faurie est plus connu comme collectionneur de plantes que comme personnage religieux, mais il va sans dire que sa vocation était celle d’un missionnaire catholique et son intention était de servir la mission chrétienne. La première mission de Faurie était le missionnariat, et la collection de plantes était un moyen de mener à bien cette mission. Parce qu’ils étaient profondément immergés dans la cueillette, cela devenait leur occupation principale au détriment de leur mission qui était souvent considérée comme secondaire, ce qui conduisait à des conflits et à des frictions. [42]

Comme l’a dit Rokuzo Yamaguchi, le Père Faurie faisait montre d’une excellente perspicacité que le grand public ne possédait pas, et il ne considérait donc pas que prêcher la doctrine était la seule solution. Ainsi, il collectionna des plantes, essaya d’explorer la vérité de la nature et de révéler la providence de Dieu en révélant au monde que les lois de la nature étaient en vigueur dans cet univers. [43]

Les spécimens végétaux sont des données importantes pour expliquer la diversité ou la variabilité biologique. Ils nous permettent de savoir quelles plantes existaient dans le passé, quelles plantes sont actuellement réparties dans la même zone ou à la même latitude, ce qui a changé au fil du temps et sert de lien entre le passé, le présent et le futur. C’est un guide qui nous conduit du passé vers le futur. De plus, les plantes qui restent en place plutôt que de bouger comme des animaux montrent mieux ces changements et jouent un rôle très important dans la création d’énergie propre sur cette planète grâce à la photosynthèse. [44]

De cette manière, le Père Taquet et surtout le Père Faurie ont essayé de diffuser la providence de Dieu qui révèle les lois de la nature à travers la collection des plantes.
Ils ont rêvé d’une utopie appelée le Jardin de Dieu en collectant des plantes et ont réalisé leur vocation dans le cadre de cette utopie.

Pour finir

En général, les missionnaires du XIXe siècle ont tenté de soumettre les habitants de divers pays asiatiques à la colonisation et ont contribué au développement des sciences naturelles dans ces pays en collectant des plantes. Cette colonie est une véritable hétérotopie spatiale qui réalise l’utopie, un des concepts de Foucault, mais je crois que c’est un concept de peuple essayant de coloniser et non une hétérotopie pour les habitants du pays colonisé.

Le père Taquet, un missionnaire français de cette époque, est arrivé à Joseon avec l’eurocentrisme des gens de son temps, comme en témoigne son journal de bord. Parallèlement, selon sa lettre au directeur du musée de Kew, il a passé plusieurs années à collecter des plantes pour recueillir des fonds pour sa mission. Il a rempli sa mission et s’est fait enterrer en Corée. Il n’a pas créé une colonie hétérotopique, qui aurait été une utopie réalisée, mais a finalement contribué à la création de jardins, une utopie de collection de plantes, dans les musées européens, et a poursuivi une utopie missionnaire à travers la collection de plantes.

Foucault disait qu’un sujet libre n’est pas son propre maître, mais est plutôt construit. Foucault a donné un nom au processus : la subjectivation. [45]
Alain Brossat soutient qu’en tant que sujets démocratiques, nous devons accepter l’idée que les choses peuvent être vues à travers les yeux des autres. Même si quelqu’un d’autre voit les choses d’une manière avec laquelle nous sommes totalement en désaccord. La diffraction de l’angle de vue comme dispositif cinématographique nous l’enseigne. Chaque sujet humain a un angle de vue unique. Cependant, ce concept s’applique également dans une certaine mesure à des sujets collectifs tels que les groupes sociaux, les cultures, etc. C’est peut-être la règle d’or de la culture démocratique. Il dit que ne pas abandonner l’idée que la vérité est importante, c’est-à-dire l’idée que la valeur de la vérité ne peut être démantelée sous aucun angle de relativité sous lequel les autres sont considérés, est ce qui est difficile et dangereux dans le jeu de la démocratie. [46]

Alors, n’y avait-il pas un processus de subjectivation pour les missionnaires ? N’y a-t-il pas eu de processus de subjectivation pour le Père Taquet ?

Le but fondamental de toutes nos activités ne devrait-il pas être recherché non pas en soi et dans sa relation avec soi-même [47], mais au sein du Grand Créateur par l’abnégation de soi ?

Plutôt que d’être l’esclave de nos propres désirs, ne devrions-nous pas être notre propre dirigeant, une personne qui renonce à elle-même ?

Mais, à mon avis, ce qui est important dans la subjectivation, c’est l’activité de la pensée et de l’action : il faut que le sujet soit construit plutôt que constitué (plus actif que constitué).

Le père Taquet et le père Faurie ont lutté contre leur pensée eurocentrique en tant que missionnaires dans les pays asiatiques. Ils ont pu maintenir leur statut en collectant des plantes pour des raisons économiques et en fabriquant des spécimens de plantes, ils ont ainsi cherché à retrouver les préceptes de Dieu.

Ils ne se considéraient pas comme leurs propres maîtres, mais plutôt comme faisant partie de la nature dans le plan de Dieu, et vivaient une vie disciplinée plutôt que d’’esclave de leurs propres désirs.

Références
Centre de recherche D’Emile Taquet, Père Emile Taquet de Grand cerisier, Le journal de bord du père Taquet, Dae-gun, 2023

Chung Hong-Kyu, Croisades des Plantes, Yeorum eondeok, 2022

Chung Hong-kyu, Cadeau de Emile Taquet, Davinci, 2019

Foucault Michel, Histoire de sexualité, tome 3, Le souci de soi, Gallimard, 1984
- Histoire de la sexualité, tome 2, L’usage des plaisirs, Gallimard. 1994
- Le corps utopique, les hétérotopies, Lignes, 2009
- Les hétérotopies, trad. Lee Sang-gil, moonhagkua jisung, 2014

Gicquel Samuel, « Hector Léveillé, missionnaire et botaniste (1863-1918) », Revue d’histoire des sciences ,2019/2 (Tome 72)

Lee Joo-ra, « Hétérotopie et histoires de fantômes de la modernité coloniale et de l’anxiété moderne », Études culturelles comparées, Vol. 42, Institut de recherche sur la culture comparée de l’Université Kyung Hee, 2016,03,30

Le journal de bord du père Taquet 9 (non publié)

Letter from Urbain Faurie to Sir William Thiselton-Dyer ; From Aomori ; 3 Oct 1899, tree page letter comprising two image, folio 184, JSTOR

Letter from Emile Joseph Taquet to Sir David Prain ; From Il de quel paert (Jeju-do) ; 1 June 1910, two page letter comprising one image, folio 87, JSTOR

Lettres des premières paroisses et du clergé (1), 100 ans d’histoire de la propagation de l’Évangile à Jeju, vol. 4, Institut de recherche sur l’histoire de l’Église de Corée, 1997

Lettres des premières paroisses et du clergé (2), 100 ans d’histoire de la propagation de l’Évangile à Jeju, vol. 4, Institut de recherche sur l’histoire de l’Église de Corée, 1997

Alain Brossat, « Eurocentrism, 10eme », iccs NYCU, lecture note, 1 May 2017

E-mail d’Alain Brossat

https://bacdefrancais.net/diderot-supplement-voyage-bougainville.pdf

Notes

[1Ancien nom de la Corée

[2Samuel Gicquel, « Hector Léveillé, missionnaire et botaniste (1863-1918) », Revue d’histoire des sciences, 2019/2 (Tome 72), p.1

[3Ibid., p.1

[4Chung Hong-Kyu, Croisades des Plantes, Yeorum eondeok, 2022, pp.145-146

[5Ibid., pp.146-147

[6Ibid., p.158

[7Chung Hong-kyu (2022), op. cit., p.7

[8Chung Hong-kyu, Cadeau de Emile Taquet, Davinci, 2019, p.58

[9Michel Foucault, Les hétérotopies, trad. Lee Sang-gil, moonhagkua jisung, 2014, p.15

[10Michel Foucault, Le corps utopique, Les hétérotopies, Lignes, 2009 p.24

[11Ibid., p.34

[12Ibid., p.34

[13Ibid., p.35

[14Ibid., p.25

[15Ibid., p.26

[16Ibid., p.27

[17Ibid., pp.28-29

[18Ibid., p.29

[19Ibid., p.30

[20Ibid., pp.31-32

[21Ibid., p.32

[22E-mail d’Alain Brossat

[25Chung Hong-kyu (2022), op. cit., p.62

[26Lee Joo-ra, « Hétérotopie et histoires de fantômes de la modernité coloniale et de l’anxiété moderne », Études culturelles comparées, Vol. 42, Institut de recherche sur la culture comparée de l’Université Kyung Hee, 2016,03,30, p.24

[27Ibid., p.26

[28Ibid., p.34

[29Centre de recherche D’Emile Taquet, Père Emile Taquet de Grand cerisier, Le journal de bord du père Taquet, Dae-gun, 2023, p.54

[30Ibid., 11/18/1897, p.93

[31Ibid., 21/11/1897, p.101-102

[32Ibid., 03/12/1897, p.126, p.132

[33Letter from Urbain Faurie to Sir William Thiselton-Dyer ; From Aomori ; 3 Oct 1899, tree page letter comprising two image, folio 184, JSTOR

[34Letter from Emile Joseph Taquet to Sir David Prain ; From Il de quel paert (Jeju-do) ; 1 June 1910, two pages letter comprising one image, folio 87, JSTOR, quoté Chung Hong-kyu (2022), p.203

[35Chung Hong-kyu (2022), op. cit., p.145

[36Ibid., p.170

[37Lettres des premières paroisses et du clergé (2), 100 ans d’histoire de la propagation de l’Évangile à Jeju, vol. 4, Institut de recherche sur l’histoire de l’Église de Corée, 1997, p.109

[38Ibid., p.112

[39Lettres des premières paroisses et du clergé (1) Père Lacrouts, 100 ans d’histoire de la propagation de l’Évangile à Jeju, vol. 4, Institut de recherche sur l’histoire de l’Église de Corée, 1997, p.157.

[40Ibid., p.171

[41Lettres des premières paroisses et du clergé (2), 100 ans d’histoire de la propagation de l’Évangile à Jeju, vol. 4, Institut de recherche sur l’histoire de l’Église de Corée, 1997, p.151

[42Chung Hong-kyu (2022), op. cit., p.62

[43Ibid., p.62

[44Ibid., p.80

[45Michel Foucault, Histoire de la sexualité, tome 2, L’usage des plaisirs, Gallimard. 1994

[46Alain Brossat, « Eurocentrism, 10eme », iccs NYCU, lecture note, 1 May 2017

[47Michel Foucault, Histoire de sexualité, tome 3, Le souci de soi, Gallimard, 1984