Appel à signatures - L’État veut museler les opposants à l’agrobusiness !


C’est une menace majeure pour la démocratie et nos libertés fondamentales que POLLINIS combat devant les Tribunaux, au nom des citoyens qui se dressent contre l’extermination des abeilles et de la biodiversité par l’agriculture intensive : une cellule de gendarmerie nommée “Demeter”, spécialement créée par le ministère de l’Intérieur pour traquer les défenseurs de la nature, au profit des firmes agrochimiques et de l’agriculture industrielle. Nous avons besoin de votre action urgente pour défendre, ensemble, nos libertés devant la Justice, et pour stopper la répression des militants et des associations qui défendent le vivant !

JE SIGNE LA LETTRE OUVERTE

Alors que la bataille fait rage devant le Conseil d’État pour obtenir la mise à l’arrêt des activités liberticides de la cellule de gendarmerie Demeter, la force policière que le gouvernement a créé pour surveiller, intimider et museler ses propres concitoyens et les associations de défense de l’environnement pour le compte de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, et d’une poignée de sociétés privées dont les pesticides massacrent à grande échelle les insectes pollinisateurs qui nous sont essentiels, POLLINIS a obtenu de la Justice une note interne de la direction générale de la gendarmerie qui ne laisse place à aucun doute sur la nature réelle de Demeter :

Oui, nos représentants politiques sont prêts à remettre en cause tous les principes sur lesquels sont fondés nos démocraties et les Droits de l’Homme pour maintenir coûte que coûte le système agricole dominant dont tirent profit Bayer-Monsanto et consorts, et pour permettre aux firmes agrochimiques de continuer à contaminer impunément les écosystèmes et leurs ouvrières indispensables : les abeilles, les bourdons, les papillons, les libellules, etc.

Face au dévoiement sans précédent des forces de police au profit d’une poignée d’intérêts privés, nous devons réagir.

- Après avoir interpellé directement le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, aux côtés d’une dizaine d’associations, et des milliers de citoyens engagés à nos côtés, pour exiger la dissolution totale et immédiate de la cellule Demeter (1)

- Après avoir obtenu une première victoire pour la démocratie et les libertés devant le Tribunal administratif de Paris, qui avait privé Demeter de ses missions de prévention et de suivi des actions de nature idéologique (2)

- POLLINIS poursuit la lutte sur le front aux côtés de l’association L214, dont le procès porté devant le Conseil d’État est la meilleure chance que nous ayons de neutraliser la menace Demeter.

C’est pourquoi POLLINIS sonne le tocsin aujourd’hui, pour maintenir la pression sur les pouvoirs politiques :

Nous avons besoin de votre voix pour stopper la répression tous azimuts des défenseurs de l’environnement et pour montrer au gouvernement que nous ne les laisserons pas réduire à néant les libertés d’expression et d’opinion pour le compte de l’industrie des pesticides !

Dans ce bras de fer face au gouvernement et aux tenants de l’agriculture intensive, nous avons avec nous une nouvelle preuve officielle et incontestable qui valide à 100 % nos craintes et la mobilisation des citoyens à nos côtés, en détaillant sans détour les missions contraires aux libertés d’expression et d’opinion de la cellule Demeter : un document destiné aux groupements de gendarmerie régionaux et départementaux, dont le contenu fait froid dans le dos.

Oui, la cellule de gendarmerie Demeter a bien été créée par l’État pour étouffer définitivement la critique de l’agriculture intensive. Son champ d’action est si flou que chacun peut, par son action ou son opinion, se retrouver pris pour cible : sont concernées toutes les « mouvances animalistes, antispécistes et environnementalistes » et « toutes les personnes morales (mouvances radicalisées) ou physiques (activistes) susceptibles de présenter une menace pour le monde agricole » dès lors qu’il s’agit, tenez vous bien, « d’actes commis sur une motivation idéologique » ou de « simples comportements tendant à nuire à l’image des agriculteurs (“agri-bashing”), sans commission d’infraction. »

Et ses objectifs sont limpides : « identifier les risques d’atteintes imputables aux mouvances animalistes, antispécistes et environnementalistes », comprenez à toutes les personnes qui pourraient menacer le modèle agricole dominant, « anticiper les atteintes de toute nature (y compris les atteintes non délictuelles telles que les atteintes à l’e-réputation) » pour mieux intimider les journalistes et criminaliser les citoyens qui exposent la vitesse alarmante d’extinction des insectes et de leurs services écosystémiques inestimables, et « évaluer les risques » que représentent les défenseurs d’une agriculture durable, pour mieux les décourager.

C’est absolument intolérable !

Il s’agit ni plus ni moins que de privatiser les moyens répressifs de l’État pour permettre à quelques grosses multinationales de continuer à massacrer en toute impunité le vivant.

Un coup de maître des lobbys agrochimiques, qui se paye tous les jours au prix de milliers de cadavres d’abeilles, de bourdons, de syrphes, de libellules, et de papillons, que les pesticides tuent en masse, et une dérive inquiétante de l’État français qui, au lieu de prendre en considération l’accumulation des preuves scientifiques sur le rôle majeur des pesticides dans la sixième extinction de masse qui se joue sous nos yeux (3), et d’y apporter des solutions constructives préfère instaurer un système de surveillance autoritaire des militants et des associations écologistes qui luttent avec courage pour conserver la biodiversité.

Intimidation de journalistes, surveillance abusive d’une association anti-pesticide, menaces judiciaires pour une simple interview… Des cas flagrants d’abus et d’oppressions, fondés uniquement sur la critique de agro-industrie, ont été rapportés par la presse (4) et dénoncés par le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement (5) !

Dans quelle démocratie instaure-t-on une police de la pensée dirigée contre les citoyens engagés, comme vous, et les associations écologistes, comme POLLINIS, qui ont recours à des actions pacifiques (6) ?

Nous devons à tout prix rallier un maximum de citoyens dans cet affrontement décisif pour rétablir la liberté d’expression, et permettre à chacun de continuer à se battre contre les tenants d’une agriculture toxique pour le vivant au moment où le Conseil d’État s’apprête à prendre une décision historique pour la sauvegarde de nos libertés.

S’il vous plaît, signez dès maintenant notre pétition adressée au Premier ministre et au Ministère de l’Intérieur, et partagez massivement cet appel sur vos réseaux sociaux pour qu’un maximum de citoyens puissent rejoindre ce combat pour la démocratie et nos libertés :

Alors que chaque jour, les effets dévastateurs des pesticides sur la biodiversité rapprochent nos sociétés d’une rupture brutale du système écologique, qui devrait répondre de ses actes devant la police et la justice (7) ? Les multinationales qui détruisent sciemment les écosystèmes, dans une quête de profit insatiable, au mépris de la science et de la démocratie ? Ou celles et ceux qui ont à cœur de protéger les abeilles et les pollinisateurs, indispensables pour nourrir les populations et assurer la pérennité des générations futures ? Face à la stratégie évidente de surveillance et de criminalisation de l’opposition à l’agrochimie, nous devons nous unir, au plus vite, pour défendre la possibilité de dénoncer les ravages du modèle agricole dominant sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine.

Plus nous serons nombreux à signer la lettre ouverte au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur, et plus nous serons légitimes à exiger la dissolution de Demeter et à priver définitivement agro-industrie du recours à la surveillance, à l’intimidation, et à la criminalisation de ses opposants.

Pouvons-nous compter sur votre soutien ?

JE SIGNE LA LETTRE OUVERTE

Merci d’avance pour votre action déterminante.

L’équipe de POLLINIS

Références

(1) POLLINIS, Lettre collective au ministre de l’intérieur pour demander la dissolution de Déméter, 17 juillet 2020.
(2) POLLINIS, Cellule Déméter : la justice tranche en faveur de la liberté d’expression, 1 février 2022. France Inter, Les opposants à l’agriculture intensive dans le viseur de la cellule Demeter, 29 octobre 2021.
(3) Rigal, S et al. Farmland practices are driving bird populations decline across Europe. PNAS, week of 15 May 2023.
(4) Le Monde, La répression des militants écologistes, une « menace majeure pour la démocratie », dénonce l’ONU, 28 février 2024.
(5) Politis, S’adapter à la répression pour ne pas relâcher la pression, 17 avril 2024.
(6) Le Monde, La cellule Déméter, surveillant les « atteintes au monde agricole », est en partie dans l’illégalité selon la justice administrative, 2 février 2022.
(7) Rockström, J. , Gupta, J., Qin, D. et al., "Safe and just Earth system boundaries", Nature 619, 102–111 (2023).