En direct de la banquise (ce maudit animal d’où vient tout le mal)
Tout au long de la Conférence de Glasgow, les dirigeants des pays les plus riches du monde ont démontré qu’ils ont enfin pris la mesure des enjeux liés au réchauffement climatique et affiché leur détermination à se tenir à la hauteur de ce défi pour l’avenir tant immédiat que plus lointain.
Ils n’y sont pas allés par quatre chemins pour désigner clairement la cause première de ce fléau – la détestable habitude prise par les ours polaires, depuis la nuit des temps, d’uriner sans précaution sur la banquise, en rendant irréversible, de ce fait même, la fonte désastreuse.
Les décisions courageuses prises dans la foulée de ce constat devraient, pour peu qu’elles soient appliquées avec rigueur et esprit de suite, se traduire rapidement par une amélioration sur le terrain : mise en place d’une campagne de capture de tous les ours blancs, et leur déportation vers des lieux de vie adaptés (équipés de panneaux réfrigérants et de canons à glace), sécurisés et surveillés par un réseau dense de caméras, situés dans des zones peu habitées de pays volontaires, le coût financier de ces opérations étant pris en charge par la communauté internationale, sous le contrôle de l’ONU et du Fonds Mondial pour la Nature (IWW).
La proposition faite en vidéoconférence par le dirigeant nord-coréen Kim Jon-un d’éliminer purement et simplement tous les ours polaires en répandant des gaz asphyxiants sur la banquise a été rejetée avec indignation par les représentants de toutes les nations civilisées, ne recueillant que le soutien du délégué du nouveau pouvoir afghan. Suite à une activité de lobbying intense conduite par différentes associations de protection des animaux (notamment la Fondation Brigitte Bardot) et de représentants de partis écologistes (dont Yannick Jadot qui, pour la circonstance, n’avait pas hésité à suspendre sa campagne électorale), la proposition de substituer à cette solution drastique – le transport en masse des plantigrades – l’installation sur la banquise de sanisettes diffusant en permanence une odeur (artificielle) de sang de phoque, de manière à les y attirer, a été examinée en séance plénière et a donné lieu à de vifs débats. La motion présentée par la déléguée du Costa Rica, soutenue par diverses organisations environnementales a été rejetée par 237 voix contre 182, de nombreux intervenants ayant souligné la difficulté d’assurer le bon fonctionnement du dispositif proposé – ceci en dépit d’un vibrant message adressé à l’assemblée par Greta Thunberg.
Confiée à une mission mixte composée d’experts et spécialistes norvégiens et canadiens, la campagne de capture et transfert des ours commencera dès l’été prochain et devrait porter ses fruits rapidement et de manière sensible (sous la forme d’un épaississement de la calotte glaciaire de trois millimètres et d’une baisse de trois millimètres du niveau des océans en 2077). Parmi les pays d’accueil, la Mauritanie et la Nouvelle-Zélande ont d’ores et déjà annoncé la mise en place de dispositifs particulièrement innovants : la première annonce la construction d’une capsule susceptible d’accueillir 4500 animaux, installée en plein désert à une centaine de kilomètres de Nouakchott, puissamment réfrigérée grâce à des centaines de panneaux solaires géants. La seconde se propose d’installer une réserve destinée aux plantigrades sur l’île de White sur laquelle serait créé un microclimat grâce à un ingénieux système de refroidissement utilisant l’énergie produite par l’intense activité volcanique affectant tout cette partie de l’île du Nord, en particulier les monts Ruapehn et Ngauruhoe.
Les Emirats arabes unis se sont également mis sur les rangs, suscitant aussitôt des réserves de la part de Human Rights Watch et d’autres organisations vouées à la défense des droits humains redoutant que l’application de la charia n’en vienne à être étendue aux ours blancs aussi, comme elle l’est, dans ce pays, aux travailleurs immigrés. L’arbitrage de la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies est très attendu.
Depuis que la Conférence de Glasgow s’est prononcée en toute clarté sur ce sujet, débouchant sur ce plan d’action audacieux et déterminé, toute une campagne révisionniste et complotiste s’est déployée sur les réseaux sociaux, relayée par de puissants influenceurs, toute une agitation obscurantiste a pris forme, conduite notamment par le parti bariolé des prétendus amis des animaux et autres supposés protecteurs des espèces en voie de disparition ; une campagne dont les instigateurs, ne craignant pas de recourir aux arguments les plus absurdes, mille fois réfutés déjà, n’ont de cesse de tenter les plus grossières des diversions : bien loin, disent-ils, que les déjections d’urine ursines soient les principales responsables du réchauffement climatique, il conviendrait, osent-ils soutenir, d’incriminer en premier lieu le transport routier, les industries polluantes, le chauffage au charbon, l’usage des énergies fossiles en général, le productivisme, le mode de vie hyperconsumériste tel qu’il s’est imposé dans les pays du Nord.
Ne reculant devant aucune outrance, ils vont même parfois jusqu’à en imputer la responsabilité à l’incurie des Etats et des gouvernements des pays les plus industrialisés, davantage soucieux de relancer leurs économies nationales mises à mal par la pandémie que de sauver la planète... Destinées à l’évidence à jeter la confusion et le trouble parmi une opinion publique déboussolée, ces divagations appellent des ripostes décidées, tant sur la forme que dans le fond.
En ce sens, on ne saurait que saluer la courageuse et solennelle mise au point opérée par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui, engageant tout le poids et le prestige de l’institution aux destinées de laquelle il préside, statuait tout récemment dans un entretien accordé au New York Times : « Il est désormais définitivement et irrécusablement attesté que le réchauffement climatique est, à 90% imputable aux déjections d’urine des ours blancs sur la banquise. La communauté scientifique est unanime sur le sujet, comme le rappelait, pas plus tard que le mois dernier, un article co-signé par quinze Prix Nobel et conjointement publié par les revues Nature et Science. Dans ces conditions, le déplacement et la mise en sécurité des animaux vecteurs du dérèglement climatique répond à une urgence absolue et ce n’est pas pour rien qu’elle a fait l’objet du plus vaste consensus parmi la communauté internationale ».
Pour salutaire qu’elle soit, cependant, la déclaration du Secrétaire général ne doit pas faire illusion : au temps où les fake news exercent une emprise croissante sur un public fragilisé et désorienté par les épreuves récentes, les récits fantaisistes qui prospèrent autour de la crise environnementale ont encore de beaux jours devant eux. C’est la raison pour laquelle des sanctions exemplaires destinées à frapper ceux qui persistent à diffuser des théories complotistes et prétendument ursophiles à propos du réchauffement climatique doivent être mises en place dans les plus brefs délais.
C’est, ni plus ni moins, un enjeu vital et de salut public.