La captation du mot « juif » par l’Occident ou la deuxième mort d’un monde
[Source : publication du QG Décolonial, 27 octobre 2023]
C’est le gauchisme familial qui m’a fait depuis toujours propalestinien. Dans le groupe mao qui jusqu’au milieu des années 1980 prenait une grande place dans ma vie, militaient des ouvriers marocains – Salem, par ex. – et de jeunes femmes juives, dont deux étaient filles de résistantes de la MOI. Celles-ci étaient antisionistes. C’était aussi leur héritage familial révolutionnaire. Ma pensée politique doit tant à tous ces gens. Je dédie ce texte à Cécile Winter, disparue il y a deux ans.
La guerre que mène le monde dit libre au peuple palestinien à travers son dominion sioniste – l’État d’Israël – ne tient, dans la pensée mais aussi, par conséquent, dans ses actes abominables (massacres de masse depuis 1947, politique génocidaire en ce moment contre les habitants de la bande de Gaza), que par la mise en avant du nom « Juif ».
La raison ultime, l’argument d’autorité, que l’Occident jette à la face de quiconque s’émeut et/ou se révolte devant le calvaire sans fin du peuple palestinien, c’est le nom « Juif ». Si tu es propalestinien, en vérité, tu es antisémite. Et si tu es antisémite, tu es nazi. Et si la cause palestinienne est nazie, alors les hommes, les femmes et les enfants palestiniens peuvent mourir de la pire des manières, comme « des animaux humains » ainsi que l’a dit un ministre israélien, puisqu’ils ne font pas partie de l’humanité.
« Juif » est donc mis en avant pour couper court à toute considération en pensée, politique, de la situation. Juif n’est plus qu’une entité indistincte, comme sous le nazisme (« Les juifs sont notre malheur » disait la propagande électorale nazie – dire qu’ils seraient, par ex. le bonheur de l’Occident n’en serait que l’énoncé renversé en miroir). Il faudrait considérer « les Juifs » comme une masse homogène de victimes pour l’éternité et oublier que, précisément, la révolte héroïque, intrépide, du Ghetto de Varsovie en 1943, notamment menée par Marek Edelman, juif bundiste antisioniste, avait pour premier dessein politique pour ses combattants de refuser de mourir comme des chiens ou comme des victimes résignées des nazis.
La question de la dignité, du refus désespéré et héroïque de l’assignation antisémite déshumanisante nazie, est essentielle pour comprendre l’Insurrection du Ghetto de Varsovie. Les partisans juifs tiennent trois semaines face à une machine de mort nazie dont l’objectif est de tous les exterminer.
Vingt-sept jours durant, des partisans juifs dos au mur et mal équipés mettent en difficulté l’une des plus puissantes armées du monde d’alors. De fait, le soulèvement du Ghetto relève d’une guerre populaire singulière puisqu’exclusivement urbaine.
L’issue est toutefois écrite. Himmler, dignitaire nazi, est déterminé à détruire le ghetto. Dans un rapport envoyé à Berlin, le SS Stroop écrit : La résistance fournie par les Juifs et les bandits ne put être brisée que grâce à l’action infatigable, de jour et de nuit, des troupes de choc.
Réduire ces combattants à leur seule judéité serait toutefois indigne. Jablonka explique dans son livre que ses grands-parents juifs communistes refusaient d’être assignés à leur seul être-juif, d’une certaine manière, pour être de tous les combats de l’émancipation des opprimés. De ce point de vue, au moment où le Ghetto de Varsovie s’insurge, il est frère des esclaves de Saint-Domingue et de Guadeloupe contre Bonaparte et Leclerc voulant rétablir l’esclavage, des Aztèques assassinés par Cortès ou encore des Arméniens massacrés en 1915. Il est frère des Palestiniens insurgés contre la création d’un « état juif » sur décision de l’ONU en 1947.
Marek Edelman et ses camarades, dont d’ailleurs quelques sionistes refusent la passivité ou la collaboration d’autres Juifs du Ghetto qui pensent, comme les membres du Judenrat, que l’on peut négocier avec les nazis, qu’en baissant la tête, on pourra adoucir leur folie meurtrière.
Balancer le nom « Juif » pour justifier l’hybris israélien, demander comme Léa Salamé de France inter il y a quelques jours « Pourquoi cette insensibilité quand il s’agit des Juifs ? » à deux invités pro-israéliens alors qu’il est question d’Israël et non « des Juifs » est une insulte à la mémoire des Juifs d’Europe exterminés d’abord par l’Allemagne mais aussi par la France – dont l’Etat, défait dès 1940, collabora avec zèle avec les nazis – et les nationalistes ukrainiens qui par antisoviétisme collaborèrent avec les nazis et sont coupables du massacre de Babi Yar qui s’inscrit dans la Shoah par balles.
Pour effroyable qu’il soit, Auschwitz, faut-il le rappeler, est un nom hélas essentiel de l’Occident. Dans la généalogie de la violence occidentale, il parachève par sa dimension industrielle d’autres génocides ou crimes de masses. Dans ses syllabes sanglantes, comme l’écrit Aragon, on entend aussi les indiens du Pérou assassinés, les Aborigènes de Tasmanie éradiqués du vrai monde, les suppliciés de la traite transatlantique, les Arabes d’Algérie et les coolies de l’Inde dont parle Césaire dans son Discours sur le colonialisme ou encore les Kanaks que Macron vient de traiter peu ou prou comme Robert Lacoste les Algériens spoliés et assassinés par la France.
Le nom « Juif » cherche à intimider la raison dans toute sa probité à propos du « conflit israélo-palestinien ». Cet usage du nom est une injure aux morts du crime nazi. Il n’est pas anodin qu’il soit, en France particulièrement, le fait d’une extrême-droite à l’unisson – à part une poignée d’allumés impolitiques – et d’un gouvernement de droite extrême. Cet usage du nom « Juif » pour justifier un autre crime contre des non-occidentaux aurait bien fait rire les nazis. Du reste, ces derniers étaient très complaisants vis-à-vis des sionistes (ce point est documenté, ne serait-ce que chez l’historien Philippe Burrin) puisque ceux-ci aspiraient aussi à ce que les Juifs fuient l’Europe.
L’usage du nom « Juif » à dessein de justifier l’injustifiable et d’organiser la détestable confusion entre « juif » et « sioniste » n’est possible – et en cela usage obscène – que parce que l’extermination des Juifs a eu lieu. Parmi ces Juifs exterminés, Juifs d’Europe, Ashkénazes, le sionisme n’était pas majoritaire. Il y avait, dans l’Est de l’Europe – Pologne et Russie (Ukraine, Biélorussie, notamment) – quelque chose qui, comme dans certaines contrées de Bolivie encore aujourd’hui, résistait à la modernité capitaliste. Ainsi est-ce la persistance du shtetl, de Juifs religieux et/ou fidèles à la tradition n’ayant rien cédé à la modernité occidentale sur leur foi et sa visibilité notamment vestimentaire, qui a précipité la décision nazie d’exterminer les Juifs d’Europe.
De ce point de vue, quand Jean-Claude Milner écrit dans Les penchants criminels de l’Europe démocratique que la destruction des Juifs d’Europe est le cadeau de Hitler à l’Europe, on ne peut que lui donner raison.
L’Europe démocratique, libérale, a liquidé la métaphysique juive, fût-elle celle de l’étude ou du messianisme révolutionnaire qu’incarnaient par exemple Henoch devenu Henri Krasucki ou les grands-parents d’Yvan Jablonka mais aussi la révolution communiste en Russie. Le yiddish y fut déclaré langue officielle.
Dire « Les Juifs » pour défendre les crimes israéliens est insupportable.
Cette assignation foule une seconde fois les sépultures de Trotsky, de Rosa Luxemburg ou de Maksymilian Horwitz et plus généralement des juifs du Yiddishland révolutionnaire assassinés par les nazis. Tous ces gens étaient socialistes bundistes, communistes et antisionistes.
Jablonka, dans son livre Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus qui constitue une sépulture digne pour ses grands-parents exterminés, raconte que ces derniers, morts à Auschwitz probablement en 1944, disaient « Les sionistes avant les fascistes ! ».
De fait, toute une littérature juive antisioniste annonçait ce que serait la création d’un état « juif », ses conséquences dramatiques, meurtrières. Marek Edelman, du Bund, resta en Pologne après la guerre. Il parla, après 1945, de « partisans palestiniens » et fut, de ce fait, indésirable en Israël.
Le chantage à l’antisémitisme pour criminaliser le mouvement propalestinien assassine une deuxième fois la judéité révolutionnaire.
C’est parce qu’à ses yeux, Hitler a mis fin au « problème juif » que toute l’extrême-droite n’a que la stigmatisation « Antisémite ! » à la bouche dès lors que l’on défend le combat légitime du peuple palestinien.
Ciotti ni Meyer Habib ou Jérôme Guedj n’accuseraient un contempteur de Trotsky ou de Sverdlov d’être antisémite. Non tant parce que la révolution a poussé ces deux héros à en assumer toute la grave âpreté mais d’abord parce que ces illustres révolutionnaires, comme l’UJFP en France aujourd’hui ou Jewish voice for peace aux États-Unis, refusaient l’inégalité du monde et la rapine impérialiste et coloniale.
L’apologie par le ministre Ben Gvir de la LDJ ou de Baruch Goldstein ne dérange pas nos parlementaires « philo-antisémites » comme dit Julien Théry. Le sujet juif révolutionnaire disparu, emportant avec lui la contestation des états-nations bourgeois et racistes européens et occidentaux, la Révolution française à reprendre dans quelque Internationale, nos partisans féroces de l’État d’Israël peuvent se déclarer philosémites.
L’antisémitisme est une passion criminelle européenne. Ses avatars en Orient – le Farhoud en Iraq par ex. – proviennent directement de cette matrice
Ainsi, un démocrate comme Balfour, jugeant que la Révolution bolchévique était une révolution juive en quelque sorte, promit un Foyer national juif en Palestine. Pour liquider l’internationalisme révolutionnaire juif, intégrer « les Juifs » à l’impérialisme dans une sorte de décret Crémieux à l’international était une idée certes sinistre mais très astucieuse.
Jablonka explique ainsi que si tous les Juifs polonais n’étaient pas communistes, presque tous les communistes (d’avant-guerre) étaient néanmoins juifs, à l’image de ses grands-parents. Ce continent, cette humanité, ce qu’on appelle le Yiddishland révolutionnaire, liquidés, Léa Salamé peut interroger ses invités sur « l’insensibilité » du monde à l’égard des Juifs.
On rappellera toutefois que ce sont les États-Unis qui ont refoulé les passagers juifs fuyant l’Allemagne nazie sur le paquebot Saint-Louis, que c’est le ministre Chautemps qui en 1938 alertait la République française contre l’afflux « d’étrangers israélites » sur le sol national et que c’est Raymond Barre qui opposa des « Français innocents » à des « Israélites » lors de l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic le 3 octobre 1980.
À l’inverse, lorsque dans l’Algérie française, Vichy abrogea le décret Crémieux, les autorités musulmanes locales interdirent à quiconque de leur communauté de s’approprier des biens juifs. Aucun indigène musulman d’Algérie ne fit défaut. Les moult lettres de dénonciation antisémites étaient strictement françaises.
Lorsque Houria Bouteldja écrit dans son premier livre Les Blancs, les Juifs et nous (Vers une politique de l’amour révolutionnaire) que le décret Crémieux puis l’exil de la plupart des Juifs d’Algérie l’ont dépossédé de sa judéité, elle évoque un monde disparu qui n’afflige pas uniquement les premiers concernés.
De ce point de vue, le crime nazi est un pas radical pour l’ordre racial blanc, le capitalisme. Le monde qu’il abolit ne se limite pas aux seuls Juifs réels, si l’on peut dire. Il abat l’aube révolutionnaire, le jour couleur d’orange dont parle Aragon dans Le Fou d’Elsa.
Advient à la place le monde du théoricien du management, l’ancien SS Reinhart Höhn, ou celui du patron des patrons allemands, Hanns-Martin Schleyer, assassiné en 1977 par la Fraction armée rouge allemande.
Schleyer, ancien SS lui aussi, impliqué dans des crimes de masse en Tchécoslovaquie, eut droit à des obsèques nationales ou quasi en RFA avec tout le gratin libéral européen en pleurs devant son cercueil. La RAF, propalestinienne, était qualifiée d’antisémite par les endeuillés.
Ce point est important. Milner a raison quand il le souligne. Jablonka disant que Hitler a gagné sa guerre contre les Juifs est hélas difficilement contestable. La tentative héroïque et tragique de Pierre Goldman de retenir ce monde qui disparaît, ce monde du « judéo-bolchevisme » qui certes est à la fois une stigmatisation nazie mais aussi, si l’on retourne le stigmate, le nom d’un monde disparu avide de justice où le « Il y aura » des prophètes a peu à peu laissé la place à celui de la promesse révolutionnaire bolchévique, communiste.
C’est parce que ce monde a été liquidé que l’Occident se présente comme « défenseur » (« bouclier » écrit le Rassemblement national dans un clin d’œil à la langue perversement onctueuse des partisans de Vichy, « des Français de confession juive ») des « Juifs ». L’évolution de l’extrême-droite est à cet égard intéressante à étudier.
Rappeler, comme le fait par exemple le Parti socialiste dont le héros Mitterrand, longtemps antisémite assumé, récipiendaire de la Francisque, était à Vichy jusqu’en 1943, que l’extrême-droite soutient Israël pour faire oublier son antisémitisme est d’une pitoyable stupidité. Précisément, une grande partie des antisémites pronazis français ont, après la guerre, soutenu la création de l’État d’Israël parce que le sionisme était la garantie d’une Europe judenrein pour reprendre l’effroyable vocable nazi.
On sait la mansuétude nazie envers le sionisme, on sait aussi qu’Eichmann songea à expulser les Juifs à Madagascar mais aussi en Palestine. Herzl lui-même présentait son projet comme un pied de l’Occident en Orient. Les sionistes, rappelle Omer Bartov dans Anatomie d’un génocide, prenaient modèle sur les nationalismes européens.
Ce qu’on ignore en revanche, du fait d’une gênante conspiration du silence pour ne pas mettre le sionisme à nu, c’est que l’écrivain antisémite Drieu La Rochelle écrivit dans son testament « Je meurs antisémite (respectueux des Juifs sionistes) » ou que Tixier-Vignancour, député en 1940, avocat de Pétain et candidat Algérie française en 1965 avec Jean-Marie Le Pen comme directeur de campagne, s’exclama « À mort les Juifs ! » en voyant Blum entrer dans le Casino de Vichy le 10 juillet 1940, jour du vote des pleins pouvoirs à Pétain, puis « Vive Israël ! » moins de 20 ans plus tard, quand il apercevait Gisèle Halimi, avocate du FLN algérien, au Palais de justice de Paris. Ce « Vive Israël ! » jeté à la face d’une femme juive tunisienne défendant le FLN est plein de sens. « On a perdu Alger mais on a repris Jérusalem » est l’implicite de Tixier. Israël, comme le dirait plus tard Cukierman du CRIF à propos de la présence de Le Pen au second tour de 2002, « apprendra aux musulmans à se tenir tranquilles ».
De fait, Israël réjouit les antisémites qui se sont vautrés dans la collaboration criminelle avec les nazis.
En 1967, lors de la Guerre des six jours, Lucien Rebatet, collabo notoire et auteur du pamphlet antisémite Les décombres, déclara soutenir Israël au nom de la défense de l’Occident. Dans la même veine, la grande manifestation pro-Israël sur les Champs-Élysées compta l’ex-commissaire aux questions juives sous Pétain…
C’est précisément au nom de la défense de l’Occident, de la blanchité impérialiste, que l’extrême-droite soutient Israël et « les Juifs ». De son point de vue, qu’a-t-elle à craindre ? La révolution ? La remise en cause de l’impérialisme, du colonialisme ou, plus généralement, du suprématisme blanc ? Hélas non. Ses rêves les plus fous ont été exaucés via le sionisme et Israël : les Arabes et les musulmans, cousins des Juifs comme nous le rappelle l’Inquisition espagnole, sont spoliés en Palestine et les milieux juifs les plus sionistes votent massivement Zemmour bien que celui-ci absolve Pétain et remette en cause l’innocence d’Alfred Dreyfus. L’UGIF, ce Judenrat à la française, a triomphé en somme. « Les Juifs » sont les tirailleurs de l’Occident. Celui-ci, et notamment sa frange (sa fange) la plus criminelle, veut bien mettre sous le boisseau son antisémitisme pour perpétrer des pogroms islamophobes au nom du bien. La revanche de la Guerre d’Algérie vaut bien quelques flics devant les synagogues.
Dans la situation qui nous occupe, on le voit bien, le nom « Juif » n’a comme effet que de paralyser toute dénonciation de l’infamie que l’Occident inflige à la Palestine.
« Les Juifs » comme « Les Musulmans » comme « Les Indiens d’Amérique », cela n’existe pas. Quel rapport entre Jabotinski et Grigori Zinoviev, pourtant tous deux Juifs d’Ukraine ?
Quel rapport entre Enrico Macias ou Eric Zemmour et le regretté Gérard Chaouat, pro-FLN, pourtant tous trois Juifs d’Algérie ?
Ce qui se passe n’est à penser que du point de vue du droit, de l’émancipation et de la justice. C’est du reste ces principes que défendaient les militants communistes juifs ou les bundistes de Pologne et de Russie il y a un siècle.
En outre, Auschwitz ou Buchenwald ne sont pas en Palestine.
Ce n’est pas aux Palestiniens de payer la mauvaise conscience des Allemands, pays de Hitler, et des Français, pays d’Édouard Drumont et de Philippe Henriot qui n’a pas attendu les Allemands pour être antisémite. L’affaire Dreyfus est la matrice du nazisme. Hannah Arendt mais aussi Theodor Herzl l’avaient bien vu.
La question actuelle est celle du colonialisme, de la blanchité impérialiste qui agite perversement le syntagme « Les Juifs », ce signifiant-maître des nouveaux Aryens disait Cécile Winter, pour troubler les esprits et mettre le sort infligé aux Palestiniens en exception de l’horreur coloniale.
Disons-le pourtant.
Israël n’a pas que des colonies, même si dans sa quête d’un Lebensraum, elle colonise même les bantoustans accordés aux Palestiniens par l’ONU en 1947. Israël est lui-même une colonie. Il en a tous les traits et en accomplit tous les crimes : spoliation des terres, pogroms contre les Palestiniens, radicalisation raciste des colons (« Mort aux Arabes ! » est désormais un slogan récurent de manifestations sionistes) et pour finir fascisation.
De ce point de vue, si le putsch des généraux d’Alger a échoué, c’est l’équivalent de ce pouvoir avorté qui est en place à Tel-Aviv. Parmi ses ministres, Ben Gvir, admirateur du rabbin Kahane qui voulait reprendre les « lois » nazies de Nuremberg mais cette fois en faveur des Juifs.
C’est la seule chose à considérer.
Dès lors, les choses sont simples du point de vue des principes et de l’émancipation de l’humanité. Le colonialisme est une abomination, aux Antilles et en Kanaky comme en Israël. Il constitue un crime contre l’humanité. La résistance nationale palestinienne est la cause de toute l’humanité libre, celle des mânes du Yiddishland révolutionnaire comprises.
Être propalestinien, c’est aussi être fidèle à la judéité révolutionnaire pour laquelle communisme était un signifiant essentiel. La violence occidentale détruit des mondes. La singularité nazie est qu’elle commet son crime sur le sol européen.
Au moment où l’Occident libéral justifie et encourage la politique israélienne de liquidation du peuple palestinien, son usage du nom « Juif » sonne comme la deuxième mort d’un monde dont la disparition sans retour nous laisse pour toujours inconsolables.
Sylvain Jean