Les dialogues de Sartrounet et Sartrichon
Dialogue premier
Sartrounet : C’est à mon sens une chose remarquable que le cireur de pompes officiel de la Présidence se soit fait prendre à convoquer un cireur de chaussures professionnel au Palais de l’Elysée, histoire de faire briller ses mocassins de marque.
Sartrichon : Pas vraiment de quoi s’étonner : c’est la mimétique du pouvoir à l’état pur - le geste du pouvoir qui se reproduit et se transmet, par automatisme et en cascade.
Sartrounet : C’est du Foucault ?
Sartrichon : Pas du tout. A la rigueur du René Girard, à hauteur de la rubrique « Rebonds » de Libération. Ou, plus sérieusement, c’est une application rigoureuse de la bien connue loi découverte par le philosophe comtois Philippe Roy, fondateur de la science gestologique, loi selon laquelle les gestes du pouvoir se diffusent toujours de haut en bas, jamais de bas en haut.
Sartrounet : Voici en effet qui ouvre de vastes perspectives... Mais je pense qu’on pourrait voir les choses sous un autre angle aussi : en convoquant le cireur sous les ors de la République, le conseiller en communication du Président pensait sans doute faire œuvre pie – en luttant à sa manière contre le chômage...
Sartrichon : … Toute la question étant de savoir si le cireur paie sa patente, cotise à la Sécu, déclare ses heures à l’Elysée ou bien si le conseiller le payait au black, sur son argent de poche... On peut même imaginer que le type est un clandestin ayant transité par Lampedusa – après tout, c’est bien dans ce genre de pays que pullulent les cireurs de rue...
Sartrounet : Et sur ce point, regrettablement, les redresseurs de torts de Médiapart ne nous instruisent pas...
Sartrichon : Autre question : que penses-tu de la découverte de cette exoplanète d’une taille comparable à celle de la Terre et sur laquelle des formes de vie pourraient exister ?
Sartrounet : Pour moi, qu’il y ait de l’eau ou pas, des petits hommes verts ou pas, sur cette planète, je m’en fous complètement. La seule chose qui m’intéresse, c’est – est-ce qu’ils ont aussi ce genre d’engeance socialiste, là-bas ? Parce que, s’il s’avérait que, par bonheur, ils n’en ont pas, on pourrait peut-être envisager... ?