Pas de Marche blanche pour les "shithole lives" de Gaza

, par Alain Brossat


Codicille à « Carcassonne, Trèbes : douleur, fureur, terreur… »

« Vous dites que le compte n’y est pas, avec cette Marche blanche en hommage à une victime juive, celle d’un fait divers crapuleux, et ce silence assourdissant autour du massacre froid de quinze Palestiniens par les snipers de l’armée israélienne, vous dites que cela montre bien que ce genre de marche blanche, c’est seulement pour les “Blancs” et que, pour le reste, les autres, tant qu’ils sont gazaouites, arabes, musulmans, c’est-à-dire, en langue trumpienne, shithole lives, “vies de merde”, ils peuvent crever, tandis que M. Netanyahou félicite les tueurs, gardiens vigilants des frontières d’Israël... Vous dites ça... mais comment pouvez-vous comparer ce qui est incomparable ? Bien sûr, que nous sommes choqués par ces seize morts, mais les responsabilités n’en sont-elles pas partagées ? Le Hamas ne joue-t-il pas cyniquement avec le feu en incitant ces foules désarmées à se rapprocher dangereusement de la frontière, etc. ? »

(Et, à chaque fois que l’occasion s’en présente, le fossé du différend s’élargit et les couteaux des humiliés et des offensés s’ouvrent tout seuls dans les poches. Et lorsqu’ils sortent des poches, bien rarement encore, les « marcheurs blancs » de s’étonner : « mais qu’est-ce qu’on leur a fait ? Qu’est-ce qui peut bien faire d’eux des furieux, si ce n’est leur mauvais sang lui-même ? »).