Profonds désirs des dieux
Nous inaugurons ci-dessous une série de "Cartes de vœux pour 2021", en espérant que cette nouvelle année sera à la hauteur de la précédente.
Ici&Ailleurs
« Être libre, à l’origine, c’est tout simplement respirer. Tout homme a droit à l’oxygène, et cette liberté-là est bien la seule qu’on n’ait jamais vraiment foulée aux pieds jusqu’à aujourd’hui. »
« Chaque fois qu’on regarde un animal avec attention, on a le sentiment qu’un homme y est caché et qu’il se paie notre tête. »
« Ah ! Posséder un stéthoscope assez sensible pour détecter les généraux dans le ventre de leur mère ! »
« Je hais la disposition perpétuelle à la vérité, la vérité par habitude, la vérité par devoir. Que la vérité soit un orage, et lorsqu’elle a purifié l’air, qu’elle se retire ! Elle doit frapper comme la foudre, sans quoi elle est sans effet. Celui qui la connaît doit en avoir peur. Il ne faut pas qu’elle devienne le chien de l’homme ; malheur à celui qui la siffle pour l’appeler ! Ne pas la tenir en laisse ; ne pas lui mettre le mors en bouche. On n’a pas à la nourrir, on n’a pas à la mesurer ; seulement à la laisser croître et grandir dans sa paix redoutable. Dieu lui-même a mis trop de familiarité dans ses rapports avec la vérité et c’est par-là qu’il est mort étouffé. »
« Six hommes en uniforme assis autour d’une table, ce ne sont pas des dieux, et ils décident quelles sont les villes qui disparaîtront dans une heure ».
(Elias Canetti, Le territoire de l’homme, années 1942, 1943)