Total, horrendous mess
« J’en ai assez d’être une marionnette, il serait temps que je devienne un humain »
Pinocchio
1- Maintenant que le nuage de poussière est un peu retombé, le moment est propice pour le redire calmement : la France est assurément le seul pays au monde où un professeur qui montre en classe des dessins obscènes à ses élèves (mineurs, des enfants), n’est pas un monstre de la pire espèce mais un valeureux éducateur. Au reste, le fait même que cette pratique tende, sous Pap Ndiaye, à entrer en désuétude serait susceptible d’indiquer que même le bunker laïcard républicain le plus enténébré aurait saisi, à l’usage, qu’il y avait comme un défaut de fabrication dans cette curieuse synthèse de la liberté d’expression et de l’Universel.
2- Cependant, tout ce papier que tu noircis, ces lignes que tu traces – ça n’est jamais que l’écho des bruits que tu entends dans ta tête – tout ce vacarme, cette cacophonie. Des effets Larsen de ton dérangement mental, ni plus, ni moins.
3- Mais à quoi bon peupler nos rêves avec des morts ? S’ils sont morts, n’est-ce pas justement pour qu’on leur foute la paix ?
4- Fake news. Dans les piscines de Corée du Nord, les surveillants de baignade sont équipés d’un dispositif leur permettant d’infliger un décharge électrique de 500 volts aux nageurs qui pissent dans l’eau (celle-ci se colore instantanément en rouge au contact de l’urine). Les infracteurs survivent rarement au choc électrique et les vigilants surveillants touchent une prime.
5- En France, plus ça va mal, en général, et plus l’équipe nationale de foot brille. Il n’y a que l’équipe d’Argentine qui la batte – un pays où ça va plus mal encore, en général. On serait tenté d’en inférer une loi : plus ça va mal dans un pays, plus le niveau du sport national monte. Mais cette généralité ne résiste pas à l’examen : innombrables sont les pays où les choses vont vraiment mal et où, en plus, l’équipe nationale de foot se fait régulièrement battre à plate couture. Par ordre alphabétique : Afghanistan, Albanie, Algérie, Belarus, Belgique, etc.
6- Grosse déception chez les agriculteurs français : en 2023, l’organisation du Salon de l’Agriculture sera confiée à #Metoo – et on n’y exposera que des cochons, enfin, des porcs. Les éleveurs de bovins sont furieux. Ils préparent déjà les tas de fumier qu’ils iront déposer devant les préfectures.
7- Qu’est-ce que je lis dans mon quotidien préféré ? Par décision venue d’en-haut, les policiers préposés à la circulation dans le secteur de New Taipei City, le « grand Taipei », devront, pendant les fêtes de fin d’année, porter un bonnet de Père Noël à la place de la réglementaire casquette. Il s’agirait ainsi, avancent les promoteurs de cette heureuse initiative, d’ajouter « a touch of warmth », une touche de chaleur, à cette fin d’année. Les flics prennent la chose plutôt mal et y voient une atteinte à leur dignité – « On n’est pas des clowns », protestent-ils.
Mais en France ? « A touch of warmth », associée à la police – difficile à imaginer, mais qu’est-ce que ça coût d’essayer... ?
8- Vignette hollywoodienne. Sterling Hayden, grand costaud (1,96 m), spécialisé dans les rôles de gangster et de gunman dans les westerns, fait une guerre magnifique (WWII) au côté des partisans yougoslaves, s’active derrières les lignes oustachis, tout ceci en tant que membre du renseignement militaire états-unien. Décoré par Tito pour services rendus à la cause de la libération de la Yougoslavie, il reprend sa carrière à Hollywood, adhère brièvement au PC américain... et puis, quand commence la chasse aux sorcières, se fait cuisiner par le FBI qui lui met le marché en main : soit il donne les noms de ses camarades, soit on lui retire la garde de ses enfants – alors il lâche tout, il moucharde, il moucharde... « Le souvenir le plus honteux de mon existence », confiera-t-il plus tard... Labyrinthes du courage et de la lâcheté...
9- - Et alors, qu’est-ce qui te plaît tellement chez cette fille ?
– Ses mains.
– Et qu’est-ce qu’elles ont de spécial, ses mains ?
– Rien – enfin, elles sont toutes petites, roses et mignonnes, comme celles d’une jeune taupe...
10- « Ce n’est finalement pas une si mauvaise affaire que ça, réflexion faite, que cette histoire de substitution de la lutte des sexes et des genres à la lutte des classes », opinait M. Capital. « Au bout du compte, on s’y retrouve, quand même... »
11- N. se désolait positivement de ce qu’il faille souvent à ses amis du premier cercle davantage de temps pour se décider à lire ses contributions à la Science et à la Littérature qu’il ne lui en fallait, à lui, pour les écrire. Il trouvait cela quand même un peu injuste.
12- Mais les tanches, les tanches
D’où tenez-vous, qui vous a dit
Qu’elles sont étanches ?
13- Et cet obscur autant qu’ardent désir de guerre qui fleurit un peu partout – d’où surgit-il, quel mauvais vent le porte ?
14- « La première fois que j’ai mangé de l’ours, j’ai vomi tripes et boyaux et ai traîné une chiasse phénoménale pendant trois jours... Je me suis alors juré de ne jamais y retoucher – mais que voulez-vous, on ne se refait pas, quelques semaines plus tard, à l’issue d’une chasse homérique, j’ai replongé et, d’une manière tant miraculeuse qu’inattendue, rien, je veux dire pas malade du tout et seulement le souvenir de cette chair onctueuse, gorgée de sang et qui fond dans la bouche... »
Ah, la suite vous intéresse ? Alors, par ici la monnaie, les amis – y a pas écrit pigeon sur mon front, je suis un travailleur, moi, faut bien faire bouillir la marmite ! Par ici la monnaie - je prends tout, paypal, le bitcoin, même qu’il est en crise, les petites pièces jaunes, tout ! On vous a trop gâtés avec ces divertissements gratuits offerts par la télé, la Mairie de Paris...
15- En France, chaque fois qu’une bibliothèque (une cathédrale du savoir) brûle, il y a un vieillard mourant qui s’exclame : « Tiens, ça sent le cramé ! ».
16- J’ai
Fit le zébu
Tant et si bien
Dormu
Que m’en voici
Tout foubu
Tout courbatu (un seul t)
Tout foutu
17- Balzac, maître, patron, parangon du réalisme, c’est-à-dire de la représentation fidèle – non mais quelle blague ! Balzac, c’est avant tout une machine d’écriture folle, une logorrhée en pilotage automatique, le narratif pur – il rêve, il délire son temps, et il gratte, comme un furieux, comme le blaireau creusant son terrier. « Réalisme » – my foot !
18- C’est inévitable, on y va tout droit – le pass sexuel ou sexualitaire, comme le pass sanitaire s’est imposé (non sans mal) au temps de la pandémie covidienne. Le pass sexualitaire conservera en mémoire toutes les infractions au code sexuel désormais en vigueur et que chaque individu sera susceptible d’avoir commises ; tout comme il enregistrera la trace des relations consenties avec personnes consentantes et dont le consentement explicite aura été dûment établi. On peut également imaginer un pass sexualitaire à points, sur le modèle du permis de conduire. Six points de perdus, et te voilà voué à un stage de bonne conduite sexuelle... Avec le pass sexualitaire, plus question de fréquenter les maisons de passe !
19- Ce que trouve vraiment inestimable chez toi, c’est que, sachant de longue date que je suis fou perdu, comme un lapin, tu ne le cries pas sur les toits et même en conserves le secret par devers toi, laissant aux autres le soin de le découvrir par eux-mêmes. I really appreciate that, comme ils disent, les autres cinglés.
20- Et que diriez-vous d’échanger toute l’intelligence collective de La France Insoumise contre un étui pénien papou/néo-guinéen en parfait état de marche ?
Vadim Zoubla