Ne dites plus : une salade russe. Dites : une macédoine de légumes, avec de la mayonnaise.
Ne dites plus : jouer à la roulette russe. Dites : se tirer une bastos dans le citron.
Ne dites plus : une poupée russe et encore moins une matriochka. Dites : un jouet asiate en bois peint moche.
Ne dites plus : une isba. Dites : une masure en bois, délabrée, infestée de punaises.
Ne dites plus : une babouchka. Dites : une vieille édentée, et qui pue le pipi de chat.
Ne dites plus : Vladimir Poutine. Dites : cette ordure de Poutine.
Ne dites plus : Lénine. Dites : ce fanatique, cet assassin qui a fait massacrer le tsar et sa famille.
Ne dites plus : la Place Rouge. Dites : le Square sanglant.
Ne dites plus : Boris Eltsine. Dites : cet ivrogne de Eltsine.
Ne dites plus : Anton Pavlovitch Tchekhov. Dites : le raseur décadent qui a écrit La Cerisaie.
Ne dites plus : la prise du Palais d’Hiver. Dites : le coup d’Etat bolchevik.
Ne dites plus : Iouri Gagarine. Dites : le totalitaire-spatial dans son Spoutnik de merde.
Ne dites plus : une bouteille de vodka. Dites : la gnôle des bourreaux de l’Ukraine.
Ne dites plus : rue de Moscou. Dites : la rue-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Ne dites plus : Alexandre Pouchkine. Dites : le poète préféré des barbares.
Ne dites plus : Le cuirassé Potemkine. Dites : le film de propagande de S. Eisenstein.
Ne dites plus : place Stalingrad. Dites : place Zelensky, ex-Stalingrad.
Ne dites plus : un bortsch à la russe. Dites : l’horrible brouet des descendants de Gengis Khan.
Ne dites plus : Les Choeurs de l’Armée rouge. Dites : l’épouvantable cacophonie produite par les héritiers du militarisme soviétique.
Ne dites plus : Kiev, Lvov, Kharkov, malheureux ! Dites : Kyiv, Lviv, Kharkiv, etc.
Ne dites plus : une balalaïka : dites : un luth à manche long et à la caisse triangulaire.
Ne dites plus : Lev Davidovitch Trotsky : dites : ce judéo-bolchevik qui voulait mettre la planète à feu et à sang, avec sa pseudo-théorie de la révolution permanente.
Ne dites plus : Le Don paisible – rien ne saurait être paisible sous la coupe d’un tyran sanguinaire, pas même un fleuve.
Ne dites plus : Kaliningrad. Dites : Königsberg, la patrie d’Emmanuel Kant.
Ne dites plus : Tourgueniev, Gontcharov, Tolstoï, Dostoievski, Biely, Maïakovski, Boulgakov, etc. Dites : toutes ces cochonneries qui encombrent nos bibliothèques.
Ne dites plus : Varlam Chalamov, Alexandre Soljenitsyne. Dites : les allumés du Goulag.
Ne dites plus Leningrad, même au passé. Dites : St Petersbourg, j’ai oublié tout le reste.
Ne dites pas Lev Yachine, « l’araignée noire », le meilleur gardien de but du XXème siècle. Dites : ce dopé de tricheur de goal stalinien.

Ne dites pas : la culture russe, le cinéma soviétique, Modeste Moussorgski, Dimitri Chostakovitch, Igor Stravinsky, Mikhaïl Bakhtine, Mstislav Rostropovitch, ne dites pas Andrei Tarkovski... – ça n’existe pas, ça n’a jamais existé. Dites et redites : vive Zelensky, vive l’OTAN, vive la démocratie – y’a que ça qui existe !