Explorer le passé/présent en compagnie de Victor Klemperer [9]

, par Alain Brossat


L’écriture comme signe de vie (2/4)

Lorsque Klemperer évoque les conditions de l’écriture du désastre qu’il pratique, il ne les place, lui, ni sous le signe du geste, ni sous celui de la compulsion, mais bien sous celui de la loi – le devoir : évoquant le difficile processus d’écriture de tous ses livres, avec les moments d’ « affreux désespoir » qui l’accompagnent, particulièrement à cette date (août 1934), un chapitre sur « Voltaire et le XVIIIème siècle », il consigne : « Puis, quand je commence [la rédaction d’un livre ou d’un chapitre], résigné, avec cet ordre [en français dans le texte] que je me donne à moi-même : tu dois écrire maintenant, que ça se révèle bon ou mauvais, opulent ou maigre, original ou imité – ça n’a jamais été jusqu’à présent ni si mauvais, ni si indigent que cela. Pourquoi devrais-je échouer cette fois-ci ? J’ai à peine cinquante-trois ans. Comme un calviniste, je dois me prouver à moi-même que je suis encore dans la grâce. Donc : début du volume IV de mon histoire littéraire le 11 août 1934 » [1].
Mais cette injonction d’avoir à écrire, on pourrait aussi bien la rapporter à une Loi qui surplombe le sujet humain et édicte des décrets d’autant plus impérieux que le fondement en est indéchiffrable – « tu dois » – c’est ainsi, ne cherche pas à te dérober à l’injonction et surtout ne te demande pas pourquoi tu dois. Kafka, donc. Hier is kein warum... Le commandement se tient à la verticale, au-dessus du sujet humain qui ne saurait donc concevoir de quelle instance au juste il émane. La seule chose qu’il éprouve avec certitude, c’est qu’il faut en passer par là, obtempérer, quel que soit le débouché, le résultat de l’action commandée, « bon ou mauvais ».
Klemperer, lui, quand il s’efforce de « problématiser » ce signe sous lequel est placée son écriture (ici non pas le Journal mais la suite de ses travaux académiques), mobilise le motif obsessionnel de la grâce – tout ce que Max Weber met au compte de l’éthique protestante. Mais on notera que ce n’est pas pour se définir lui-même comme un calviniste bon teint. Il dit : « comme un calviniste ». Protestant, il l’est devenu par conversion, non sans hésitation. Il ne l’est donc pas tout à fait, il l’est par adoption, il ne coïncide pas pleinement avec cet état ou cette condition. Il formule une hypothèse à propos de ce qui rend si impérieuse pour lui l’obligation d’écrire, qu’il associe ici au motif de la grâce – mais celui-ci demeure, si l’on peut dire, soumis au régime du « comme si » – non pas celui de l’imitation mais plutôt de l’apparentement.
C’est qu’en vérité celui qui subit ici l’injonction d’avoir à écrire ne saurait coïncider avec aucun état, aucune condition – ni juive, ni protestante, ni allemande au sens national du terme. Au fond, ce qui se révèle dans ce passage du Journal (tout particulièrement, mais dans tant d’autres aussi), c’est ceci : sa vraie patrie, la figure ou le signe identitaire avec lequel il coïncide au plus près, c’est l’écriture en langue allemande. Ce qui le désigne en propre, comme singularité intellectuelle, c’est ce trait distinctif qu’il dispose lui-même sous le signe d’une loi à laquelle l’obéissance est d’autant plus inconditionnelle qu’elle s’énonce sous la forme du pur et simple commandement : du sollst, ce qui désigne une injonction de forme morale, et non pas un ordre renvoyant à une instance externe, contraignante.
Tout le reste, c’est du « comme si », de l’à peu près, considérant que le scripteur (ou le scribe) ne saurait ici coïncider avec aucune identité molaire – il est un homme de l’ « entre », des interstices, mal ajusté à toutes les formations identitaires compactes – un professeur allemand d’origine juive mais de confession protestante spécialisé dans la civilisation française mais ne parlant pas vraiment le français et occupant une position des plus minoritaire dans le champ de sa spécialité – la philologie allemande où la « Romanistik » n’a pas vraiment la cote...
En d’autres termes, plus ce sujet se trouve rejeté du côté du « mineur » et plus son amarrage dans les eaux de l’écriture prend de relief. Partout ailleurs, il est, topologiquement parlant, imparfaitement ou mal inséré. Son seul vrai territoire, celui dans lequel il est pleinement raciné, c’est l’écriture – pas étonnant donc que le signe sous lequel se situe cette adhésion ou cet enracinement soit celui de l’inconditionnelle obligation morale – tu te dois à l’écriture parce que c’est elle qui te fait exister comme ce que tu es en vérité. L’écriture, c’est le seul mode d’identification irrécusable, entièrement probant. Tout le reste est assigné à la déperdition actuelle ou virtuelle des assurances identitaires – à l’épreuve du IIIème Reich, Klemperer est exclu du monde académique, il cesse d’être un citoyen allemand de plein droit, il abjure son patriotisme allemand, etc. L’écriture, c’est le môle solide, granitique, celui qui ne s’érode jamais – ou, pour reprendre la formule arendtienne plus haut évoquée, was bleibt – ce qui reste, ce à quoi la singularité humaine maltraitée peut demeurer solidement attachée.
Mais du coup, cette assurance créé des obligations : l’écriture sera le point d’ancrage de ton « en propre » – pour peu que tu lui sois fidèle. Elle ne te trahira pas à la condition que tu la serves sans défaillance, de ton côté. D’où la forme catégorique de l’injonction relevée plus haut : en toutes circonstances, écris ! Que tu te sentes inspiré ou pas, écris ! Que tu sois d’humeur joyeuse ou déprimé, écris ! En bonne santé ou malade, écris ! (etc.).
L’écriture, c’est à la fois le médicament tous usages et la dette infinie.

Il ne faut pas voir l’écriture, dans ce contexte, comme une activité spirituelle, une échappée hors d’un quotidien sordide vers un monde de pensées élevées. Il faut la voir avant tout comme une conduite, un ensemble pratique, dans lequel domine et prévaut la matérialité des choses. On le voit bien dans tel passage du Journal où Klemperer expose le bouleversement qu’a représenté pour lui le saut de l’écriture manuscrite à la machine à écrire. Ce changement fut pour lui l’occasion d’une relance de sa puissance d’écrire dont il est le premier à s’émerveiller, et sur laquelle il revient sans se lasser. La machine à écrire comme le moyen rêvé, inespéré, de la résilience – dans les conditions où, précisément, l’écrivant voit l’anneau de fer de la persécution se resserrer autour de lui et donc toute perspective de communiquer avec un public s’éloigner. « Jamais de ma vie, consigne-t-il en septembre 1935, je n’ai travaillé avec une telle concentration que depuis ma révocation. Comme si je voulais me prouver à moi-même que je suis encore capable de quelque chose, et que la publication de mon livre peut attendre » [2]. Et aussitôt, cette évocation de la reterritorialisation de l’écriture dans l’espace de la résistance invisible et du rapport de soi à soi va se trouver associée à l’objet providentiel, la machine à écrire ; il enchaîne en effet sur ces mots : « Mais sans doute aussi le bonheur de cette machine à écrire [il a évoqué plus haut l’acquisition d’une machine à écrire et l’apprentissage de son utilisation] : tout devient clair, parfaitement détaché de moi et terminé ; je rédige avec une grande minutie, et c’est si bien prêt à être imprimé que ça pourrait être publié sans moi. Le livre [sur le XVIIIème siècle français] sera très bon – mais il devient de plus en plus long et prend de plus en plus de temps » [3].
Klemperer emploie ici l’expression courante, druckreif, soit, littéralement, mûr pour être livré à l’impression. La machine à écrire devient donc le moyen d’un miraculeux renversement, d’une transfiguration : c’est en effet précisément dans le temps même où Klemperer est interdit de publication, où ses écrits perdent toute chance de se transformer en livres que la machine à écrire produit cette métamorphose – ce qu’il écrit passe de la condition de manuscrit informe (l’écriture manuelle de Klemperer n’est pas très aisément déchiffrable) à celle de texte prêt à être publié, net, sans ratures – de quasi-livre donc. La machine à écrire est davantage, dans ce contexte, qu’une consolation : elle venge le scribe de la persécution et des interdictions qu’il subit, chacun de ses écrits étant d’emblée druckreif, prêt à devenir un vrai livre (la longue procédure de la préparation d’un manuscrit pour la composition, puis de la correction des épreuves se trouvant miraculeusement abrégée), dès que les conditions le permettront à nouveau. D’où le regain d’énergie de l’homme d’écriture, qui, désormais, se dit que la publication du livre « peut attendre » – aussi bien, il existe déjà sous la forme dactylographiée du tapuscrit...
Il est vrai d’ailleurs que dans des conditions d’oppression et de censure généralisée se rapprochant de celles dans lesquelles Klemperer travaille alors, les tapuscrits circulant de main en main parmi les milieux d’opposition, les dissidents, les esprits critiques tiennent lieu de livres ; ce sont bien des sortes de livres dont la circulation est interdite et réprimée par les autorités. Des samizdat (livres auto-produits) en version soviétique tardive. Klemperer ne se risque pas à faire circuler ses manuscrits dactylographiés ni à les faire reproduire en vue d’une diffusion restreinte – ce n’est pas seulement que ce serait, dans sa condition de persécuté racial, prendre un risque inconsidéré. C’est surtout qu’il ne s’active pas dans cette perspective : la résistance par l’écriture qu’il conduit n’est pas exotérique – elle se déploie, sous le régime de la terreur nazie, dans deux directions : la poursuite de l’écriture comme geste minimaliste de résistance pure et la continuation de la recherche se projetant vers un au-delà du régime nazi ; c’est le pari sur la plus grande résistance à l’épreuve du temps du livre en cours, (supporté par la machine à écrire), que l’appareil de terreur.
Dans tous les cas, cependant, les matériaux de la résistance sont l’encre et le papier et ce qui lui donne corps, c’est le geste de l’écriture qui ne renonce pas, qui se poursuit (qui recommence sans fin).

L’association de la machine à écrire au « bonheur » revient à plusieurs reprises dans le Journal. C’est donc bien qu’elle transfigure les conditions de l’écriture et les transforme miraculeusement. Cette association ne fait que souligner le caractère vital de l’écriture, dans les conditions même de désolation, où Klemperer l’évoque : « Mon livre me dévore et me maintient en vie et en équilibre. Bonheur de la machine à écrire » [4]. L’écriture est un principe de vie, elle permet de se maintenir debout au milieu de la tempête de l’Histoire hors de ses gonds.
Mais, d’un autre côté, il apparaît que toute espèce de résistance, même la moins éclatante ou publique, doit être appareillée – elle convoque ses objets, ses supports et ses appuis. Ici, la machine à écrire rejoint l’automobile, plus toutes sortes d’autres soutiens infiniment variés : le tabac, la maison, le jardin, le chat, parfois une conversation avec un compagnon d’infortune... Les temps de manque (dürftige Zeiten) extrême entendus non pas seulement comme temps de privation mais surtout d’épreuves ne se supportent qu’à la condition de demeurer peuplés d’objets ou d’êtres qui sont autant d’étais propres à « permettre de supporter cette époque », dans les mots même de Klemperer [5].
La machine à écrire est ce qui donne à celui qui en passe par elle l’espoir de surmonter l’épreuve du temps, alors qu’il est lui-même exposé aux menaces les plus pressantes : en effet, en permettant de voir le texte « sous sa forme imprimée », elle établit une distance entre l’un et l’autre. Du coup, le texte entame, sous cette forme même, son existence propre. L’écrivant peut éventuellement disparaître, englouti par les temps obscurs, le texte « parfaitement terminé et lisible » demeure et peut entamer sa carrière propre, être publié un jour sans son auteur ou après lui. Cette notion même de la dissociation de l’auteur et du texte par l’entremise de la machine à écrire soutient la « concentration nécessaire pour écrire », quand bien même son « sentiment concernant la valeur et l’originalité de [s]on travail [demeurerait] fluctuant » [6].

En transformant le régime même de l’écriture du réprouvé, la machine à écrire tend à être bien davantage qu’un moyen, un outil, un objet technique – elle devient elle-même un agent ou un acteur de la résistance à la barbarie, un protagoniste de la résistance subliminaire, une alliée du proscrit. Grâce à elle, le livre est déjà en devenir, il existe comme une promesse tangible, visible – le texte est druckreif. C’est la raison pour laquelle sa confiscation, quelques années plus tard (plus de machine à écrire pour les Juifs !) est vécue par Klemperer comme un désastre s’ajoutant à tant d’autres – la confiscation de la maison, la revente forcée de l’automobile, l’euthanasie du chat, la suppression du téléphone, le port de l’étoile jaune... Dans le cas de la machine à écrire, on est fondé à supposer qu’il ne s’agit pas que d’une mesure vexatoire, comme l’interdiction pour les Juifs d’acheter des crèmes glacées – le persécuteur, à bon escient, l’associe à l’esprit de résistance.
Le 31 décembre 1935, Klemperer dresse ce sombre bilan de l’année écoulée : « Je sens de plus en plus souvent que de toute façon la fin approche. Cette année a été pour nous la plus sédentaire, notre plus grand voyage nous a menés à Heidenau – au fond, le plus important : j’ai appris à taper à la machine ! » [7].

La lecture attentive du Journal permet de déchiffrer la relation entre pulsion d’écriture et production littéraire chez Klemperer. L’auteur n’est au fond que le pseudonyme ou la façade de l’écrivant. Les projets de livres (là où l’auteur est supposé à l’œuvre) viennent peupler ou meubler une disposition ou une impulsion antérieure, plus profonde, plus indistincte voire obscure – la pulsion d’écrire, le pli de l’écriture, l’indéracinable disposition à écrire. Voici comment cette relation (ce champ, cette constellation) se met en place dans le Journal et se trouve implicitement problématisée par le sujet concerné lui-même : « J’ai encore trois vœux d’auteur : le volume II du XVIIIème, la Langue du IIIème Reich (ou des trois révolutions) et Ma vie. Lequel des trois sera exaucé ? Mon cœur et mes yeux défaillent. Mais je veux travailler, faire chaque jour mon pensum, comme si de rien n’était (en français dans le texte). Et je ne veux pas me demander si tout cela a un sens, ni même des chances de succès » [8].
On le voit bien en effet ici : l’activité proprement vitale ou, plus exactement, celle dans laquelle se livre le combat de la vie et de la mort, c’est l’écriture – avec ses implacables régularités et sa propriété de placer le monde, le présent, aussi pesant soit-il, entre parenthèses. Les projets de livres, les « chantiers » ne sont au fond que l’habillage de cet impératif qui se formule dans les termes de la morale (un « pensum », donc un devoir), mais de la manière la plus douteuse – à l’évidence, ce je dois, je veux provient d’un fond plus indistinct, pas particulièrement moral.

Cependant, dans les conditions où se tient alors celui pour qui l’écriture est une astreinte, la capacité qu’a celle-ci de tenir à distance les contingences du moment est cruciale : elle est le moyen (que l’on dirait proprement surnaturel) par lequel se maintient une forme de souveraineté du sujet, dans les conditions même où s’exerce sur lui la plus oppressante des tyrannies du présent – une condition énoncée, comme pour en renforcer l’effet prodigieux, en français (comme si de rien n’était).
L’écriture présente donc ici cette admirable singularité d’être à la fois une sorte d’esclavage (elle surplombe celui qu’elle tient en son pouvoir et lui impose ses conditions de la manière la plus catégorique qui soit) et un moyen d’émancipation ; ou, du moins, celui de l’affirmation d’une liberté se maintenant envers et contre les forces visant à la détruire. L’écriture a un pacte avec la liberté intérieure du sujet et c’est la raison pour laquelle elle s’associe, dans ce contexte, à une forme de stoïcisme. Elle est le moyen par lequel le sujet éprouve sa liberté intérieure alors même qu’il est impuissant à agir en quoi que ce soit sur les conditions extérieures les plus oppressives. Ce qui conserve le noyau intime du sens, ce ne sont pas les écrits (les livres) dont on ne sait pas quel sera le destin, c’est la discipline de l’écriture quotidienne entendue comme ce qui préserve l’espace d’autonomie ou de liberté intérieure. Ici, une certaine tension se manifeste avec la rêverie autour du tapuscrit druckreif et déjà prêt à faire face à son public.

L’œuvre, qui suppose toute une constellation, toutes sortes de relais, tout un appareillage (un éditeur et un public, en substance) est désoeuvrée par les circonstances non seulement défavorables mais de plus en plus manifestement hostiles. Elle se trouve réduite à la condition d’entassement de papier, ce qui est une forme de mort à la naissance. Si l’on prend donc les choses sous l’angle de l’œuvre, dans ce contexte, le sens n’émerge pas : « Quelle importance d’avoir une pile de manuscrits de plus ou de moins dans mes tiroirs » [9] – ceci dans le contexte d’une empoignade sans espoir ni perspective avec Rousseau : « Passé en vain la journée sur le premier chapitre du Rousseau. Tête vide, dépression totale. D’autant plus terrible que je ne peux m’empêcher de me dire constamment que tous ces efforts n’ont aucun sens » [10]. Finalement, si le sens se maintient ou refait surface, c’est du côté de l’écriture et notamment parce que celle-ci remplit le temps. Elle occupe, tandis que l’on est concentré sur l’écritoire, on tient à distance les contingences présentes, qui sont absolument décourageantes – « le régime NS (…) plus affermi que jamais dans sa position » [11]. L’écriture est donc bien un pharmakon – elle permet de s’immuniser contre le présent terrible, de supporter jour après jour l’insupportable ; mais en même temps, elle peut être, si l’on s’y immerge entièrement, le support d’une conduite de fuite – or, il faut faire face, continuer à observer et consigner assidûment et, pour cela, ne pas céder à la tentation du comme si de rien n’était jusqu’à altérer la perception du réel. Donc, l’écriture comme remède contre l’époque présente, mais à pratiquer avec modération.
Faire œuvre, c’est se situer dans l’horizon de la production. De façon récurrente surgissent dans le Journal des formules tournant autour de ce motif : en conduisant à son terme telle ou telle partie de ma recherche en cours, je me suis à nouveau prouvé à moi-même que je peux encore produire [12]. La production comme mode de réassertion et de remise en selle du sujet par lui-même. L’horizon de l’écriture est sensiblement différent : il s’agit surtout de s’y sentir exister, en dépit des circonstances, et avec une certaine intensité – ce que Klemperer appelle la concentration (ce qui suppose la capacité à faire abstraction des conditions extérieures). En ce sens, l’écriture, comme activité ou enchaînement de gestes, cela s’apparente au rêve – un rêve éveillé. Ou bien encore : l’écrivant, le scribe comme somnambule. Il avance le long des lignes qu’il trace ou compose sur son clavier en sleepwalker. Le monde qui l’entoure, aussi menaçant soit-il, est tenu à distance aussi longtemps que dure le rêve.

Alain Brossat

à suivre...

Notes

[1Op. cit. p. 141, 11/08/1934.

[2Ibid. p. 213, 15/09/1935.

[3Ibid. p. 213.

[4Ibid. p. 221, 5/10/1935.

[5Ibid., p. 224, 31/10/1935.

[6Ibid. p. 224, 31/10/1935.

[7Ibid. p. 232.

[8Ibid. p. 235, post-scriptum 1935, noté le 1er janvier 1936.

[9Ibid. p. 296, 9/09/1936.

[10Ibid. p. 296.

[11Ibid. p. 296.

[12Par exemple : ibid. p. 298, 14/09/1936.