Séminaire de doctorants « Technique(s) du cinéma, politique(s) par le cinéma ? » Coordonné par Roman Dominguez et Adolfo Vera Quatrième séance Vendredi 21 mai, de 14h à 17h
Cinquième séance Vendredi 4 juin, de 14h à 17h
Nous consacrerons cette séance au cinéma documentaire.
Anne Pasechetta, secénariste, présentera le court-métrage Barbe Bleue, suivi d’une discussion.
Marion Delage De Luget, doctorante à Paris 8, et Benoît Géhanne, diplômé de l’ENS des arts décoratifs, s’interrogeront sur la nature de certains procédés mis à l’œuvre dans deux films emblématiques : Cannibal Holocaust et Mondo Cane.
Barbe Bleue
Un film écrit et réalisé par Jeanne Gailhoustet et Anne Paschetta (2009). Avec la voix de Carmen Castillo.
Le 80 de la rue Morandé est la porte latérale du Palais présidentiel de Santiago du Chili. Salvador Allende avait choisi d’en faire l’entrée principale à ses bureaux. Le 11 septembre 1973, alors qu’il avait refusé de se rendre, son corps est évacué par cette porte qui restera murée pendant 30 ans. Dans ce petit film, une dizaine de personnes, nées l’année du coup d’Etat, passent la porte. Une femme dessine sur les murs ce qu’elle pense être son emplacement originel. Tout a changé et rien n’a changé. Un texte raconte l’Histoire, celle de la porte étroite, de ses transformations, de son inscription dans le temps.
« En septembre 2003, un article de presse m’informe du « désemmurement » de la porte latérale de La Moneda, Palais présidentiel, à Santiago du Chili. Les images du corps du Président Allende, enroulé dans une couverture, évacué par cette même porte, avant d’être jeté dans un camion, me sont immédiatement revenues en mémoire. J’avais depuis longtemps coloré son linceul des couleurs exotiques de l’Amérique du Sud à travers les photographies, noir et blanc, de ce moment historique et terrible.
Pinochet avait fait murer cette porte ; mais sa réouverture fixa fortement dans ma mémoire les images utilisées par Patricio Guzmán, dans Salvador Allende. Comme l’évoque formidablement bien Carmen Castillo dans son film, Rue Santa Fe, à propos d’autres lieux d’histoire, cet acte d’hommage focalise dans nos mémoires cet invisible gravé dans nos yeux.
Je crois à ces images qui développent dans nos regards - au sens photographique même - notre appréhension du monde. Un peu comme au XIXème siècle siècle, on voulu croire à une dernière image gravée dans la rétine des assassinés. » Jeanne Gailhoustet, réalisatrice, à propos de ce projet.
Cannibal Holocaust et Mondo Cane : quand le pire est de documenter
Marion Delage de Luget et Benoît Géhanne
Partant de la photographie comme document – de la scission entre d’un côté les pratiques et les pensées de la photographie comme preuve objective, et de l’autre ces pratiques artistiques qui ont, à l’opposé, fondé le style documentaire –, interrogeons le cinéma documentaire pour comprendre comment, au pire, il fait spectacle ou propagande, comment il normalise et assujettit, comment il hiérarchise. Comment, comme toute image, lui aussi filtre. Parce que mettre en image pour donner à voir ce n’est pas nécessairement donner à comprendre - si montrer, c’est désigner du doigt, c’est indexer, ça n’est pas expliquer ou démontrer, ça n’est pas encore identifier.
Le séminaire se poursuivra à la rentrée, nous vous invitons à nous envoyer vos propositions de communications et toute autre demande de renseignement aux adresses ci-dessous :
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