Séminaires : Concerts publics et formes de la sensibilité musicale
Jean Louis Déotte (avec la collaboration de David Ledent, chercheur en sociologie, Université de Caen)
Le développement des concerts publics aux XVIIIe et XIXe siècles constitue un fait original et marquant dans l’histoire de la musique. Ce développement peut être appréhendé à la lumière de la constitution d’un espace public qui redéfinit les cadres de l’expérience musicale. L’objectif n’est donc pas seulement de traiter le concert comme un fait social, mais davantage comme une construction sociale et historique qui voit s’émanciper différentes figures, en particulier celles du critique, du mélomane, du chef d’orchestre et du virtuose. Le concert public s’institutionnalise autour d’enjeux esthétiques nouveaux qui placent le sujet de l’écoute au cœur du dispositif. Le concert public met au premier plan la fonction esthétique de la musique, ce qui nécessite un triple appareillage : technique, institutionnel et idéel. La quête de l’individualité esthétique tout au long du XVIIIe siècle se structure autour de deux dimensions : la reconnaissance de l’ego dans l’exercice de la sensibilité et son partage entre égaux. Le sujet de l’écoute juge depuis son individualité qu’il confronte à celle des autres considérés comme ego / égaux. La formulation sociale et esthétique du concert public entretient ainsi des relations significatives avec la formulation politique et idéelle de la modernité. L’objectif du cours est d’interroger les logiques sociales, politiques et esthétiques à l’œuvre dans le concert public considéré comme une institution qui, à la fois, divise des catégories sociales, et, en même temps, réunit autour d’enjeux culturels, esthétiques et idéels communs. Une réflexion interdisciplinaire – mobilisant la sociologie, l’histoire, la philosophie, la musicologie et la psychologie – s’impose donc pour analyser les différents ressorts idéels du concert public. Deux questions centrales seront ainsi posées, celle de la formulation d’une sensibilité musicale, et celle de la pérennité du concert public dans notre société contemporaine. Quatre axes de réflexion et de recherche peuvent ainsi être définis :
Histoire et sociologie des publics
Dispositions des auditeurs et dispositifs des concerts
Les évolutions du goût musical
Les différentes formes de concerts publics du XVIIIe siècle à aujourd’hui
J.L.Déotte (avec la collaboration de J.Boulet, de l’ENSAPLV) Le texte d’architecture : Vitruve MSH Paris Nord, les mardis, deux fois par mois, de 13 à 16h (dates à préciser) second semestre master (ouvert à la licence)
Il s’agit d’interroger « l’opération théorique » dans des textes dont le propos dominant est d’élaborer une intelligibilité de l’architecture. La question principale est de repérer ce qui se joue à l’articulation de la philosophie et des pratiques réflexives en architecture, dans leur porosité féconde et leurs dérivations souvent surprenantes. Mentionnons, par exemple, leur dissémination effective et leur mise en tension dans des travaux contemporains : Denis Hollier et Daniel Payot sur l’architecture comme paradigme de la philosophie et l’effet nomade de la « French Theory » (Foucault,Deleuze,Derrida et autres) à travers, entre autres, la critique et la pratique architecturale internationale de ces trente dernières années. Il est posé qu’à l’articulation de l’architecture et de la philosophie se joue aussi une mise en question du « théorique » ou, autrement dit, des conditions de possibilité d’une théorie de la théorie en art et en architecture (ou d’une anti-théorie).
A titre d’exemple un objet d’étude précis « les dix livres d’architecture de Vitruve » pourrait servir de fil conducteur et de matière à réfléchir.
Productions visées : un renouvellement profond de la lecture de Vitruve, à partir de travaux déjà engagés par Jacques Boulet de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette et d’un retour sur le texte latin.
Une critique des travaux récents ayant constitué le texte sur « l’édification » comme un objet d’étude (F. Choay, entre autres)
J.L.Déotte (avec S.Liandrat-Guigues, études cinématographiques, Lille 3) Les théories du cinéma (2ème année)
Les mardis de 16h à 19h, tous les quinze jours, en alternance, les : 18 novembre, 9 décembre, 13 janvier, 17 février, 3 mars, 17 mars, 31 mars, 5 mai, 19 mai à la MSH Paris Nord, séminaires de master annuels master 2
I. ARGUMENT ET PROBLEMATIQUE Il faut dire les théories (et non la théorie) parce qu’il existe différentes manières de ’’théoriser’’ le cinéma
A. Panoramathéorique
il y a les théories des cinéastes, elles-mêmes diversifiées : ceux qui mettent sur le papier leurs idées de manière plus ou moins développée (Eisenstein pour le plus et Bresson pour le moins) ; ceux chez qui la théorie est implicite (il faut la déduire de leurs réalisations) ; d’ailleurs ces théories sont-elles seulement dues à des metteurs en scène : n’y aurait-il pas des scénaristes, opérateurs, monteurs qui auraient eux aussi ’’théorisé’’ (explicitement ou plus sûrement implicitement) ?
il y a les théoricien