« Dans ce Congrès International et Université Internationale d’été nous nous proposons, sur base des notions de frontière, de déplacement et de création, la réalisation d’un exercice critique sur la problématique complexe que la contemporanéité nous pose. Qu’est-ce qui est alors censé interroger le contemporain ? »

Je m’inscris dans cette thématique générale et me propose d’y apporter mon concours.

Mon objectif, à Porto, est d’évoquer l’européanité des Rroms.
Ce peuple de plus de douze millions de personnes, essentiellement européen, par son autodésignation en tant que « nation sans territoire » se pose comme transfrontalier, non par négation mais dépassement de la frontière.
La mobilité des Roms n’est pas celle de nomades et leur expérience du voyage en font des occupants de la Terre cosmopolites en permanent déplacement culturel.
Ce n’est pas un hasard si, au cours de l’été 2010, les Rroms se sont retrouvés au cœur de l’actualité européenne et donc de notre propre contemporanéité.
Ils interpellent, tout à la fois, la géographie politique de l’Europe, en ses frontières mouvantes, et la citoyenneté européenne qui est une création politique ne pouvant se déduire de l’appartenance à un État-membre, ni s’y réduire par l’intermédiaire de la nationalité obtenue par la résidence.
Je souhaite, par conséquent, explorer, en suivant ce cheminement intellectuel, d’une part les concepts que les Rroms ne cessent d’éclairer et de dévoiler par leurs interpellations muettes et pourtant fortes et, d’autre part, les influences qu’ils exercent, actuellement, sur le débat politique.