Au pied ! Assis ! Et pas bouger !
Intervention à la rencontre de Fertans des 21 et 22 octobre 2017, "Faire la bête. La fabrique humaine des animaux"
Quand j’ai décidé de faire cette intervention, je me suis d’abord tournée vers mon expérience professionnelle (éleveur de chiens et toiletteuse) mais je me suis aussi questionnée sur les rapports que j’entretiens depuis toute jeune avec les animaux.
J’ai constaté que si on me posait la question « aimes-tu les animaux ? » comme beaucoup d’entre nous, ma réponse était OUI ! OUI mais je les aimais comment en fait ?
J’ai adopté au cours de ma vie beaucoup de petits et grands animaux. J’ai prélevé dans la nature, des escargots, des sauterelles, des oisillons, des souris. J’ai élevé des perruches en volières, nourris des chatons et des chiots au biberon, commencé une collection de poules naines (collection à laquelle mes chiens ont mis fin rapidement en pénétrant dans le poulailler)
Concernant les chiens,
J’aime les avoir avec moi tout le temps, leur apprendre des tours, marcher dans les bois avec une meute de chiens autour de moi, les faire naitre, les EDUQUER, les nourrir…
Au pied assis et pas bouger, pourrait peut-être résumer ma façon de les aimer ? Je ne suis pourtant pas dominatrice de caractère, je ne les maltraite pas (enfin pas comme on l’entendrait), bref j’aime les animaux ! Et j’en mange certain. Pourquoi ? Je ne sais pas. Quoique je tends à en manger de moins en moins, j’évolue…Comme d’ailleurs la domestication du chien (ou comme celle d’autre espèces ) qui n’a jamais cessé d’évoluer principalement sous la patte de l’homme que ce soit directement ou pas)
Des essais de domestications sur des gazelles, des hyènes, des pélicans, des couleuvres, des zèbres ont été tentés, puis abandonnés faute de rentabilité ou parce que leur utilité disparaissait après une évolution de la mécanique (ce qui fut le cas par exemple des éléphants d’Afrique).
Certaines espèces qualifiées de « marrons », terme qui provient de cimarron (thème déjà évoqué dans un précédant atelier) et qui veut dire esclave fugitif. En fait certains animaux emmenés sur d’autres continents se sont évadés des élevages ou on tout simplement été relâchés en liberté provoquant des conséquences différentes selon les époques et les lieux. Certains de ces animaux redevenus libres ont de nouveau été domestiqués comme par exemple le cheval en Amérique du nord qui donnera plus tard le mustang.
Alors en ce qui concerne le chien, je ne parlerai pas de l’évolution du loup et de sa domestication, d’ailleurs à ce sujet il semble que certains loups réimplantés dans les alpes du sud se soient hybridés ce qui pose des problèmes de statut de cet animal hybride (loup protégé et pas les hybrides) d’hybridation récente concerne 1,5 % des animaux et celui d’hybridation plus ancienne 6 %. Ces hybrides sont issus du croisement de chiens avec des louves qui ont très probablement quitté leur meute. En dehors des problèmes d’attaque sur les troupeaux et du quota de chasse autorisé sur les loups régi par la convention de berne, je trouve très intéressant d’observer ce que les espèces sont capables de faire sans les mains de l’homme.
Donc je ne parlerai pas de l’évolution des loups mais plutôt de ce que nous avons fait des chiens. Depuis environ deux cent ans, nous jouons bien avec cette espèce. Nous avions déjà diversifié le type de chiens par utilité, pour la chasse, pour la garde, pour les combats, pour les troupeaux, et aussi pour la compagnie…
Mais déjà en l’an 1000 avant notre ère, en Chine, la mode des mini chiens avait fait son apparition. Par exemple, la cour impériale s’enticha du happa, un petit chien trapu au nez écrasé.
En le croisant avec le bichon maltais, il donnera naissance au pékinois. Pour ce faire les Chinois ont bridé la croissance de ce croisement en enfermant les chiots dans de minuscules cages et en leur écrasant le museau avec un bâton en bois.
C’est le produit de ce croisement qui donnera l’impulsion pour l’élevage des petits chiens de race. En Europe la révolution industrielle au 19e siècle a été directement responsable de ce que l’on peut appeler une classe ouvrière de chiens.
Chien de travail. Belgique. Entre 1890 et 1900 Beaucoup de paysans sont attirés par la ville, à la recherche de travail. Les chiens deviennent de véritables outils.
Autant dire que tous ces animaux ont eu une existence empreinte de souffrance. Certains sont dressés pour tourner inlassablement les roues qui actionnent les broches des rôtissoires ou les pompes à eau.
Des boucheries félines et canines ont existé à Paris ! Faute de bœuf, de porc ou de poulet, manger du chat ou du chien en France était fréquent en temps de guerre ou de famine, tout comme l’était la consommation de rat, de lapin, d’écureuil ou de ragondin.
Durant la guerre franco-allemande de 1870, le marché au chien se tenait à Paris rue Saint-Honoré. Et pendant la seconde guerre mondiale en Allemagne, les autorités du Troisième Reich ont contrôlé des boucheries canines jusqu’en 1943 !Le plus extraordinaire est qu’aujourd’hui en France rien n’interdit légalement la consommation de viande canine mais « la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes peut cependant faire fermer un établissement qui vendrait de la viande canine comme une autre viande ».
Au début du 19e siècle émerge en Europe et aux Etats-Unis la classe moyenne qui est typiquement urbaine. Cette classe est friande du chien dit « animal de compagnie ». Ce dernier est déjà choyé par l’Aristocratie. En parallèle, les paysans qui arrivent en ville pour trouver du travail sont accompagnés de leurs chiens. Ces grands chiens, jusque-là habitués à la vie en plein air, se retrouvent confinés dans des appartements exigus.
Peu à peu, on décide de ne plus définir les chiens en fonction des tâches qu’ils effectuent mais plutôt sur leurs caractéristiques physiques. En 1873 est fondée la fondation du Kennel Club britannique, en 1884 l’American Kennel Club et en 1888, le Canadian Kennel Club.
Ces associations sont consacrées à la promotion et à la sauvegarde des races. Les chiens sont inscrits sur des registres. On y mentionne la race mais également toute la lignée reproductrice.
C’est à partir de la moitié du 19e siècle que les éleveurs et les vendeurs organisent les premières expositions. Ils y font admirer les nouvelles variétés issues de sélections.
Pour avoir participé personnellement à des expositions canines avec CHIENS d’élevage, je vous assure que c’est pas une partie de plaisir pour les chiens, tout comme les conditions d’élevage des chiens en général. Les animaux sont entrainés durant des heures avant, pour avoir une démarche rythmée à une certaine vitesse tête levée, et obligés de garder cette fameuse position statique qui n’a rien de naturelle pour eux. Les chiens peuvent être affamés pendant plusieurs jours avant, pour perdre un peu de poids afin de correspondre au poids maximum autorisé dans sa race ou alors gavés à l’inverse par sonde, entrainés et attachés sur des tapis de course.
L’attente est longue en cage dans des hall d’expo surchauffé, après avoir fait des centaines de km en voiture toujours en cage, et gare à celui qui ne se tiendra pas correctement durant les quelques minutes que dure la démonstration devant le juge !
Quant aux participants humains si on peut utiliser ces thermes c’est une véritable arène où l’on peut croiser une multitude de personnalités. Jalousie, indiscipline, impolitesse, bagarres, grossièreté, coup bas même sur les chiens des autres exposants avec empoisonnement. On laisse son chien attaquer l’autre (un coup de crocs sur une patte et voilà un concurrent de moins, charmes sur les juges, copinage intéressé…)
A quoi sert tout ça ? À obtenir des points suivant des critères établis par les clubs de races et ainsi expirer vendre plus de chiots ou de saillie certes mais aussi certainement à faire grimper les ego des propriétaires qui présentent ces chiens. Mon chien présente tous les critères d’un champion, je le suis aussi. Tant pis pour les folies de la sélection (mort prématuré, chiens ne pouvant plus communiquer avec ces congénère, maladie…), c’est pour le bien de la race selon beaucoup de cynophile et de club de race.
Je vais maintenant vous présenter quelques races de chiens qui ont subi de fortes évolutions dans leur caractéristique physique. Mais il faut savoir que tous ces croisements ont vraiment occasionné des problèmes graves de santé pour beaucoup de races canines. Dysplasies de la hanche ; yeux volumineux et proéminents, développement d’ulcères et de luxations ;
problèmes dorsaux des chiens aux dos trop longs comme le teckel ou le basset hound ; Brachycéphalie extrême et son cortège d’affections respiratoires ;
abondance de plis, source de diverses affections cutanées chez le shar peï ;
dysplasie du berger allemand dont on a abaissé à l’extrême l’arrière-train... Les exemples sont nombreux.
L’hypertype est indissociable de l’excès de consanguinité. Il est donc urgent de revoir les modalités de la sélection. Le cas échéant, certaines races de chien pourraient bien être menacées de disparition. A tort ou a raison d’ailleurs.
Opérer une sélection raisonnable et compatible avec le bien-être de l’animal est aujourd’hui en passe de devenir un objectif d’élevage prioritaire. Sans pour autant aller vers une uniformisation des races, cette sélection plus éthique semble même indispensable à leur survie, d’autant que le contexte législatif actuel, centré sur le bien-être animal, pourrait bien être à l’origine un jour d’une interdiction de certaines races si leur type extrême est accusé de nuire à leur confort de vie.
L’hypertype touche aussi les chiens d’apparence néoténique (qui consiste à donner une tête de chiot à un adulte). Comme le cavalier king Charles dont la boite crânienne est trop petite pour contenir son cerveau. Les hypertypes touchent également le chat Persan, le cheval arabe, les animaux d’élevage comme les vaches laitières.
Encolure DE CYGNE chanfrein concave, de nombreux vétérinaires et chercheurs se sont exprimés contre l’hypertype, en estimant qu’il produit des « monstres », compromet le bien-être animal à court terme et la survie même des races hyper typées à long terme. Au-delà de l’hyper type c’est donc peut être toute la philosophie de l’animal de race qu’il faudrait revoir en oubliant les phénomènes de mode, qui mettent en avant les minis chiens, la néoténie etc.
Face à de telles menaces, et quand on sait qu’une assurance santé animale est par exemple deux fois moins chère pour un chien croisé que pour un bulldog, le bon vieux bâtard n’a pas dit son dernier mot... Le vrai chien, disait Raymond Coppinger biologiste et spécialiste du comportement canin, entre autres le vrai chien, est celui qui vit aux abords des villages, dans les décharges. Il est proche de l’homme et de ses ressources, il se reproduit en respectant la sélection naturelle qui élimine généralement, sur plusieurs générations, les problèmes de santé génétique. C’est un bâtard comme on dit, un chien qui est donc juste ce qu’il est, un chien adapté à son environnement.
Quant à Jean Sébastien Steyer, docteur en paléontologie, chercheur au CNRS, et rattaché au Muséum National d’Histoire Naturelle il nous dit : « En bons primates égocentriques, nous percevons l’évolution comme une augmentation de la complexité car nous trônons sur notre branche. Or dans l’arbre de la vie, aucune espèce n’est plus complexe ni plus évoluée qu’une autre, mais toutes sont différentes ».
UN CHIEN POUR QUOI ET POUR QUI
Les chiens n’ont qu’un défaut : ils croient aux hommes (Elian J. finbert écrivain animalier).
La relation du chien envers l’homme a toujours été très étudiée, analysée, mais qu’en est-il de la relation de l’homme envers le chien ? Les chiens ont déjà tant de difficultés à se comprendre entre eux ! Leur langage est atrophié en comparaison des loups entre eux. Les chiens eux parlent humain... Tout futur « maître » - Partie d’une définition du terme maître : « le Maître est un propriétaire (propriétaire d’un chien, d’une maison ou d’un esclave) ».
Donc tout futur maitre devrait se poser plusieurs questions avant d’adopter un animal domestique.
Pourquoi ai-je besoin ou envie d’un animal a mes coté : solitude, besoin d’un outil de travail, besoin de dominer, répondre a une mode, par impulsions devant une vitrine…
Quelle espèces choisir ( chien chat furet lapin cheval...)
Pourquoi cette race
Est-ce compatible avec avec mon style de vie(sportive, temps libre, budget, enfants patience…)
L’acte d’adopter un animal et le choix de l’espèce ou de la race est souvent liée à une expérience passée qu’elle soit bonne ou mauvaise . Ou alors ce choix répond à une mode, soulignée par les médias
(héros de film comme Rintintin ou Lassie, de dessin animé, Les 101 dalmatiens émission tv, pub)
Avec comme conséquence des choix d’animaux non appropriés au style de vie. Il y a eu des dalmatiens abandonnés pendant plusieurs années à la suite de cette mode Walt Disney. De plus pour répondre à la demande d’un chien à la mode, les éleveurs « produisent » beaucoup en croisant souvent n’importe quelle reproducteurs. Ce qui a donné des lignées entières de chiens agressifs ou peureux ou avec des tares importante. Donc abandon, puis souvent reprise d’un autre animal …
Je me rappelle qu’une amie qui élevait des Jack Russel petit chien ratier, s’était retrouvée à gérer des appels réguliers de personnes qui lui demandaient « avez-vous un chien comme à la tv avec Dechavanne vous savez celui qui fait des tours et qui a un œil marron ? »
Elle s’est battue longtemps contre ce genre d’intérêt pour la race qu’elle élevait avec passion.
Mais comme n’importe quel autre produit à la mode les gens ne voulaient pas un chien pour ce qu’il était mais pour ce qu’il représentait, comme un jouet, une chose, un objet à avoir. Résultat : pendant des années les fourrières et refuges étaient débordés par les abandons de Jack Russel. Les gens les abandonnaient car les chiens faisaient trop de dégâts chez eux, un terrier en appart ça déménage. Et puis, bizarre, il était moins drôle que celui de la tv, il ne faisait pas de tour…. C’est vrai quoi, on a acheté un chien 1500 E, pour avoir le même que l’on a vu à la tv. Les contrats de ventes étaient encore rédigés avec l’ancien article qui considérait l’animal comme un meuble. Donc le chien se devait d’être conforme au modèle !!
Dans mon salon de toilettage j’essaie de jongler avec les demandes des clients et le respect de l’animal. La grande partie de mes clients ne connaisse pas les besoins réels de leurs chiens, ou alors ils n’en tiennent pas compte. Ils ne connaissent pas non plus de limite dans leur propre envie de se faire plaisir au détriment des besoins élémentaires de l’animal. Nous avons créé des races de chiens de compagnie afin de pouvoir combler nos manques affectifs, nos envie de câliner, protéger, prendre soins de quelqu’un, se sentir utile… Le toilettage du chien quoique certains en pensent est pour plein de races nécessaire au bien être de celui-ci. Prenons l’exemple du caniche, ces poils ont été sélectionnés afin de le protéger de l’eau lors des anciennes parties de chasse au canard, mais si on ne le coupe pas régulièrement que deviendrait le caniche ? Un amas de poils tout collés ne laissant plus la peau du chien respirer, les yeux entièrement recouverts de poils, marchant sur des chaussons de poils, la gueule quasiment refermée par les poils mêlés au salissure.
C’est de temps en temps des chiens dans ces états là qui arrivent au salon, yeux recouverts de pus, anus bouchés par des sacs de poils remplis de crottes, ongle retourné, rongé par des centaines de puces. Ces animaux ne sont pas reclus au fond d’un jardin, non non, ils vivent dans la maison avec leurs maîtres, peut-être sur le canapé ou dans leurs lit ?
En parlant de l’accès au lit j’aime bien ces deux petits dessins :
On peut vraiment se demander pourquoi beaucoup de personnes cherchent à avoir un animal adulte mais avec des caractéristique de chiot. Dans ma clientèle j’ai très régulièrement des propriétaires de chiens qui me demande des coupes « bb », « puppy », « nounours ».
Je m’amuse quelques fois à leur demander si pour la coupe bb c’est un coupe bb chien ou bb humain qu’ils souhaitent… j’aimerais bien leur demander aussi pourquoi ils souhaitent maintenir leurs chiens dans une posture de chiot, ils l’ont peut être fait avec leurs enfant aussi…
L’alimentation animale est un autre exemple. Je crois que nous n’avons jamais vraiment respecté les besoins alimentaires des animaux. Que ce soit les animaux d’élevage ou de compagnie qui se retrouvent depuis une quarantaine d’années a manger des croquettes. Aliments qui contiennent (en premier ingrédient du mais, du blé, suivi, de la betterave et en général 5 à 10 % de viandes et par viande je veux dire des déchets, raclures de carcasse, tendons nerf… (au passage c’est quasiment les mêmes ingrédients que dans les nuggets !) )
La partie carnée, généralement sous la forme de farine de viandes, dont la provenance est occultée, ainsi que les graisses animales entrant dans la composition des croquettes sont achetées auprès de sociétés d’équarrissages. Ces sociétés ont comme vocation primaire de valoriser toutes les parties des animaux qui leur sont amenées. Animaux de fermes malades ayant été traités par des médicaments divers dont des antibiotiques, euthanasiés pour des raisons diverses.
Ou alors ces sociétés d’équarrissage reçoivent les invendus provenant de différentes grandes surfaces.
Pour gagner du temps, certaines sociétés d’équarrissage ne prennent même pas la peine d’enlever les emballages PLASTIQUE. Dans certains pays, les animaux, dont les chiens et chats euthanasiés par des vétérinaires, peuvent prendre le chemin de l’équarrissage pour être transformés en farine de viande et en graisse animale.
Une alternative depuis quelques années le BARF Bones And Raw Foods (os et aliments crus) plus enclin à respecter les carnivores chien chat furet… Il suffit de se rappeler que nos chiens, chats et furets sont encore des carnivores, signifiant logiquement qu’ils ne sont ni herbivores, ni omnivores.
Connait-on les cycles de chaleurs de la chienne par exemple ? On me dit souvent « ma chienne a ses règles ! ce qui a le don de m’énerver ….non pas parce que on attribue un terme réserver à la femme mais parce que le cycle et l’ovulation sont différents. J’ai une cliente qui focalise sur les chaleurs de sa chienne caniche toY de 2kg , dès que je la vois elle me demande de ne pas trop manipuler sa chienne vers la vulve car selon elle cela va l’exciter… La reproduction des animaux de compagnie pose beaucoup de questions aussi. Nous détestons avoir des animaux de compagnie qui développent leur sexualité, l’animal qui se frotte à nos jambes, celui qui renifle ou lèche ses propres parties génitales ou celles de son copain d’ailleurs, animal qui s’accouple devant nous, inceste… Nous essayons de faire disparaitre tous ces comportements, primaires et animaux qui nous dérangent. Ne dit-on pas « faire l’amour comme des bêtes »
Donc les animaux doivent être stérilisés pour éviter une surpopulation selon les vétérinaires des associations de défense des animaux. Mais c’est aussi une façon de contrôler les naissances et de continuer à qualifier les races de « chiens de race ». Pas de croisement, pas de bâtard… Respecte-t-on encore l’animal quand on le stérilise ? Et respecte-t-on l’animal quand on laisse les femelles être saillies à chaque chaleur ? Depuis deux ans la reproduction des animaux de compagnie est dirigée par une nouvelle ordonnance dans le cadre de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (08/10/2015) applicable dès le 1er janvier 2016. Je cite : toute personne qui veut produire, et ensuite vendre, un chiot ou un chaton doit préalablement se déclarer auprès de la chambre d’agriculture et obtenir un numéro SIREN. L’objectif : dissuader les particuliers de faire faire des portées à leur animal pour le loisir, et ainsi contribuer à la lutte contre l’abandon en diminuant l’offre de chiots et chatons.
Toutefois, une dérogation sera possible pour les personnes produisant des animaux inscrits aux livres généalogiques, dans la limite d’une portée par an par foyer fiscal. En lieu et place d’un numéro SIREN, ils se verront attribuer un numéro de portée par les livres généalogiques !
Les avantages de cette ordonnance :
1 L’objectif est de dissuader les particuliers de faire reproduire de manière irréfléchie des chiens et des chats pour se faire un complément de revenu non déclaré (ou comment récupérer encore un peu de pognon).
2 L’avantage pour les consommateurs, c’est qu’ils seront assurés que les installations qui hébergent les animaux sont conformes à la réglementation et que les animaux sont détenus dans des conditions conformes à leurs impératifs biologiques (en quoi les animaux qui se reproduisent dans un élevage sont plus heureux que ceux qui reproduisent chez un particulier ? Nombre d’élevages déclarés avec autorisation ne sont jamais visités par les services vétérinaires).
3 - Moins d’animaux disponibles par petites annonces donc moins d’abandons (moins d’abandons de chien sans pedigrees surtout).
Nous pourrions aussi parler de l’industrie vétérinaire, culpabilisant au maximum les propriétaires d’animaux : pression pour la stérilisation, pour les vaccins, les opérations en tous genres, l’acte d’euthanasie qui au passage n’est pas autorisé dans tous les pays, du marché funéraire, de la cosmétologie, de la mode….
Nous voulons des animaux de compagnie beaux, propres, obéissants, fidèles, qui nous aiment sans détours. Une parfaite image de nous, ce que nous voulons montrer au monde.
Le chien est vecteur d’une image pour son maitre. En ayant telle ou telle race on montre quelque chose de nous. C’est d’ailleurs ce qu’ont compris certains chefs d’état.
Vladimir Poutine
Koni, un labrador noir.
Jacques Chirac
Sumo, un petit bichon maltais.
Bill Clinton,
Buddy labradors chocolat, et Socks un chat.
George Bush
Barney (dans les bras de George Bush) et Miss Beazly, deux scottish terrier. India, un chat
Valéry Giscard d’Estaing,
Jugurtha, un braque de Weimar.
Depuis 50 ans, tous les présidents français ont eu un chien à l’Elysée Emmanuel Macron a adopté, un croisé labrador. Baptisé Nemo. Ce qui est étrange c’est qu’il il avait déjà un chien personnel Figaro un dogue argentin qu’il a confié depuis, la race ne représentait sûrement pas ce qu’il voulait montrer ?
Bo, le chien d’eau portugais, de Barack Obama
Je cherchais quelle race de chien ou de chat avait choisi Donald Trump , mais il semble que ce soit aussi le seul président des Etats-Uunis qui n’ait pas continué la tradition des chiens à la maison blanche, donc je souhaitais quand même l’illustrer par quelques photos :
allez encore une :
et une dernière ma préférée :
UN AUTRE REGARD , un changement bientôt ?
Selon Jean-Pierre Digard dans son livre La plus belle histoire des animaux, je cite :
Pendant longtemps encore l’homme et l’animal entretiendront des rapports multiples, différents d’une culture à une autre, pour le meilleur et pour le pire…
L’animal va s’opposer avec la technologie. Nous aurons certainement dans l’avenir moins besoin de l’exploiter (élevage qui pollue trop, problèmes sanitaires prise de conscience de la consommation de viande, avancée de la recherche en laboratoire pour ne plus faire de recherche directement sur des animaux).
Attention cependant à la prise de contrôle des politiques sur la possibilité d’avoir des animaux de compagnie (permis, stérilisation, testa ADN obligatoire, permis et autorisation de possession)
Et en fait sur quels critères et qui devront décider quelle espèce nous pouvons faire l’élevage ?
Et dans quelles conditions ?
Pour info depuis avril 2017 Taiwan est le premier pays asiatique à interdire la consommation de viande de chien et de chat. Pourquoi uniquement que les chiens ou les chats ? et les poulets cochons…
On peut aussi se demander quel est le devenir de certaines espèces qui ne nous serviraient plus ? Vaches cochons volaille….elles pourraient disparaitre ou se retrouver aussi au zoo, non ?
Poésies :
Un chien
Jean L’Anselme
Un chien mourait doucement
Son regard ne parlait de rien d’autre
Que d’une chose infinie, incompréhensible
Comme une mélancolie
On le soigna pour les reins et pour le foie
Et pour les poumons et pour l’intestin
Et pour les pieds et pour la tête
Et on lui opéra même le regard
On sut trop tard qu’il attendait son maître
Le vieil homme et le chien
Daniel Boy
Transparent au regard des passants trop pressés,
Un vieil homme est assis, transi et affamé,
Sous un porche à l’abri des frimas de janvier.
Il implore un sourire, une pièce de monnaie.
Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree,
Une voiture suit, heurte le canidé.
Aussitôt extirpés de leurs logis douillets
Accourent de partout des bourgeois empressés.
"Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi
J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid !"
Quelques instants après, l’animal est pansé,
Dorlotté, réchauffé, maintes fois caressé.
Au dehors dans la rue le silence est tombé
Tout le monde est rentré, a fermé ses volets.
Sous son porche à l’abri des frimas de janvier
Le vieil homme soudain s’est mis à aboyer
- Les chiens des rues d’Istanbul
- En mal de corps. Sadomasochisme et performance, déconstruction des corps et érotique de soi
- Oxygéner la politique – pratiques clandestines et illégalismes
- L - Leonarda
- Les chiens des rues d’Istanbul
- “Animal toi-même !”
- Au pied ! Assis ! Et pas bouger !
- Pierre Rivière – Infamie et Normalisation