A qui profite le crime

, par Sylvie Parquet


Dans son article Lilou LK écrit :
« Mais pourquoi ne pas l’avoir fait avant concernant la pollution de l’air responsable de 8 millions de morts par an dans le monde ? Parce que tout simplement ce virus ignore la guerre des classes et ne fait pas le tri entre les prolos et les privilégiés. »

Certes la Covid atteint potentiellement tout le monde, mais les conditions de confinement ne sont pas les même en HLM à La Courneuve qu’à Neuilly et surtout ceux qui vont travailler et prennent le métro, on l’a assez entendu, sont les travailleurs les plus pauvres.

Il est assez déroutant de voir avec quelle inconscience les capitalistes bradent la planète.
Est-ce que la pollution, le réchauffement climatique, les risques nucléaires n’atteindront pas leurs enfants autant que la Covid ? Voire plus certainement et massivement ?
Cela fait réfléchir aux mesures drastiques prises pendant cette épidémie. Au service de quoi ont-elles été mises en pratique finalement ?
L’épidémie de 1968/1969 (grippe de Hong Kong) a fait 40 000 morts en France et 1 million dans le monde. Aucune mesure particulière prise à ce moment-là. Qui s’en souvient ? Pourquoi un traitement de l’évènement si différent ? Cette épidémie s’est éteinte d’elle-même (peut-être aussi par immunisation d’une grande partie de la population ?), mais évidemment nous ne savons rien de la fin de la Covid19.
Protéger la vie est ce qui vient à l’esprit en premier et les mesures prises par le gouvernement ont été, à cet égard, catastrophiques, mais on peut quand même commencer à se demander sérieusement à qui profite le crime ? Droit du travail piétiné, augmentation du temps de travail, chômage en hausse, surveillance constante institutionnalisée, répression des plus pauvres sans limite, méfiance généralisée des uns envers les autres, éducation à deux vitesses encore accentuée, esclavage à domicile avec le télétravail (bien que parfois appréciable par la disparition du temps de transport), peur inoculée grâce aux chiffres quotidiens de morts, bientôt l’étoile jaune et le traçage pour les malades ?
Ne parlons même pas de la guerre économique et politique entre les Etats-Unis et la Chine…
Serait-ce un essai grandeur nature de la société policière voulu par le monde de la finance ? Une fuite en avant, certes insoutenable à longue échéance, mais qui traduit cette soif du profit immédiate.
Maintenant ça a assez duré, il faut « remettre l’économie en marche », disent nos dirigeants, maintenant que tous les petits soldats sont bien obéissants et dans la nécessité de travailler dans n’importe quelle condition pour survivre.
Sont-ils assez cyniques pour avoir planifié tout cela ? Assez intelligents car il faut une bonne dose de réflexion pour agir efficacement ? Ou bien encore leurs réflexes de profiteurs ont-ils commandé ces prises de mesures diverses et variées ?

Où cela nous mènera-t-il ? Solidarité, critiques acerbes, initiatives de réorganisation d’une consommation minimale, ressources intérieures découvertes par chacun, tout cela sera-t-il balayé ?
Restons mobilisés, ne nous laissons pas gagner par le découragement qui engendre le chacun pour soi, quelle difficile tâche nous attend là !